"Les centres aquatiques font l’objet de concours d’architecture qui laissent toute latitude au coup de crayon et appelle la technique notamment en étanchéité."

1. ​​​​Le compagnonnage ?

Après un CAP charpente obtenu en candidat libre, je suis entré chez les Compagnons des devoirs et j’ai débuté mon tour de France pour apprendre le métier de charpentier. J’ai commencé à Paris, suis passé par Toulouse, ai été adopté à Orléans pour être ensuite reçu à Anglet.

C’est une école fantastique. J’y ai notamment appris le « trait » de charpente qui existe depuis le 13e siècle en France. Cette géométrie descriptive appliquée aux ouvrages bois m’a passionné et m’est toujours essentielle aujourd’hui. Elle apporte une vraie valeur ajoutée à nos métiers et j’insiste souvent sur l’importance d’en acquérir les compétences.

2. L’architecture ?

Le compagnonnage achevé, je souhaitais poursuivre des études d’architecture. Je voulais mettre de la pente et du bois là où je voyais des cubes en béton… J’ai donc intégré l’unité pédagogique d’architecture n° 7 à Paris. Après l’obtention du Diplôme élémentaire en architecture (DEA), j’ai rejoint une jeune entreprise qui a malheureusement dû prendre certaines décisions face à la crise à laquelle était soumis le bâtiment à l’époque.

3. Une variété de postes ?

J’ai successivement occupé différentes fonctions qui m’ont permis d’aborder quelques angles d’un secteur un peu particulier : les piscines. Cette spécialisation a commencé au sein d’un cabinet de maîtrise d’œuvre (TMA) avec Alain Viguier qui travaillait beaucoup pour ce type d’équipements publics. C’est là que j’ai découvert concrètement les problématiques d’étanchéité et d’isolation de toiture-terrasse dans des conditions hygrométriques particulières. C’est donc assez naturellement que j’ai ensuite rejoint un fabricant d’isolant en verre cellulaire. J’assistais techniquement les entreprises de pose sur toute la moitié nord de la France. J’ai notamment travaillé sur le dôme du Parlement européen à Strasbourg, sur celui d’Océanopolis à Brest, jusqu’à des batteries d’essais au CSTB.

Au bout de cinq ans, j’ai rejoint une start-up qui installait un système de détection de noyade en piscine publique à l’aide de caméras immergées. Mon rôle : développer un procédé permettant de les installer sans porter atteindre aux parois et plus spécifiquement aux armatures des bassins tout en garantissant l’étanchéité. Au bout de cinq ans, j’ai eu envie de revenir vers le monde de l’enveloppe du bâtiment. Nous sommes alors en 2004 et j’intègre le groupe Rockwool, fabricant d’isolants en laine minérale, en tant que chef de projets pour les produits d’étanchéité puis chef de marché.

4. Les métiers de l’étanchéité ?

C’est un métier essentiel et pourtant méconnu, beaucoup plus technique et subtil qu’il n’y paraît. Il va beaucoup plus loin que la seule pose de rouleaux. L’exigence et le développement des compétences sont la clé d’un travail de qualité. Ces métiers ont de l’avenir et nous pouvons compter sur le dynamisme et l’engagement de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) pour les promouvoir et les faire progresser.

5. L’entreprise ?

En 2011, l’opportunité s’est présentée de reprendre l’entreprise d’étanchéité Beci BTP qui avait beaucoup travaillé sur des piscines publiques. Elle connaissait aussi la couverture en aluminium. Ces spécialités m’ont convaincu et je me suis lancé. Voilà 14 ans que je suis à la tête d’une équipe exceptionnelle et spécialisée sur ces typologies de bâtiment complexes. Ces deux thématiques m’ont passionné tout au long de mon parcours.