La réaction de l'organisation professionnelle à la présentation par le gouvernement les orientations de la RE2020 ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué de presse, elle détaille pourquoi selon elle, "les objectifs et les délais annoncés, tant sur le plan économique que sur la capacité de la filière à s’adapter à ces changements radicaux" ne sont pas réalisables en l'état.

Mardi 24 novembre au matin, les ministres de la Transition éconolique Barbara Pompili et la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon ont dressé le portrait de la future RE2020. Quelques heures plus tard, la Fédération française du bâtiment (FFB), qui demande la reprise des discussions, réagissait par communiqué de presse. Elle dénonce "des objectifs et les délais irréalistes". Les raisons sont multiples. L'exclusion du gaz tout d'abord alors même qu'il était valorisé dans la RT 2012. "Incohérence de ces choix politiques", "mort annoncée à terme d’une filière porteuse d’emplois qualifiés", "choix désastreux" : les mots sont forts.

Autre sujet d'inquiétude : accroissement de l’utilisation des matériaux biosourcés. "Si la FFB y est favorable, elle considère que, compte tenu des parts de marchés actuelles et du manque de visibilité sur les capacités de production françaises, cette trajectoire sous-estime les nécessaires adaptations des différentes filières", fait-elle remarquer. Tout comme elle déplore "le manque d'information quant aux seuils applicables aux bâtiments tertiaires visés également par la réglementation dès l’été prochain."

Enfin, "la FFB regrette l’absence de présentation d’une étude technico-économique globale et ne partage pas les 3 à 4 % de surcoûts immédiats annoncés, largement sous-évalués. Le risque d’éviction des ménages les plus modestes est réel". Elle demande une étude fine et transparente des impacts économiques à court et moyen terme.