"Cette dérogation transitoire constitue un frein à la maîtrise de l’énergie dans les logements neufs et à l’intégration des énergies renouvelables. Initialement concédée pour permettre une période d’adaptation aux nouvelles exigences, elle devait prendre fin au 1er janvier 2015, mais avait été prolongée jusqu’au 1er janvier 2018, puis de nouveau prolongée de deux ans. Nous en sommes à la troisième prolongation", rappelle le collectif Effinergie (Cler, Effinergie, Enerplan, Isolons la terre contre le CO2 et le syndicat des énergies renouvelables) dans un communiqué de presse diffusé à la fin du mois de décembre.
Pour appuyer leur propos, les organismes rappellent les chiffres : aujourd’hui, un bâtiment collectif est jusqu’à 30% moins performant que son équivalent BBC construit il y a près de 10 ans. Pour un immeuble de logements aux surfaces moyennes de 62 m2 (surface moyenne des logements collectifs construits en 2014 selon l’Insee), l'écart serait de 12 à 16 kWh/m2.an selon les zones géographiques. "Puisque notre message n’a pas encore été entendu, il est urgent de rappeler les faits : en 2012, 70% des logements collectifs autorisés en France soit près de 160 000, répondaient au label BBC-effinergie et consommaient déjà moins de 50 kWh/m2.an. Il parait aberrant 7 ans plus tard, de laisser quasiment 100% des logements neufs ne pas atteindre cette performance", s'insurgent les organisations qui y voient "un très mauvais signal pour la future réglementation environnementale."