img Une-Une.jpg (c) Ruberoid
Le nouveau stade en forme de U peut accueillir jusqu'à 40 000 personnes.
Le chantier monumental du nouvel équipement sportif et culturel de Nanterre a fait intervenir simultanément un nombre important d'entreprises. Une coactivité qui a imposé à chaque lot, et notamment à l'entreprise d'étanchéité, de jouer avec les plannings, l'approvisionnement et le stockage.

Pour son inauguration, le U Arena de Nanterre, troisième plus important équipement sportif et culturel d'Ile-de-France, accueillera les Rolling Stones. L'événement se tiendra le 19 octobre prochain dans le stade flambant neuf, conçu par l'architecte Christian de Portzamparc. De quoi faire patienter les fans de rugby qui viendront ensuite acclamer le Racing 92, le club résident. Les acteurs du projet ont vu les choses en grand. Selon la configuration choisie, jusqu'à 40 000 personnes peuvent assister aux manifestations. En forme de U, les tribunes encadrent le terrain ou la scène, permettant aux spectateurs d'être au plus près du jeu et du show. L'ensemble est surmonté d'un immense toit en charpente métallique et bacs acier aux propriétés acoustiques renforcées.

Si l'entreprise générale a réalisé cet ouvrage, elle a confié à la société Ruberoid les travaux d'étanchéité des zones complémentaires à celle de la toiture du stade. De manière générale, leur composition est classique. En revanche, le stockage des matériels et matériaux, la préparation des supports et leur pose ont été soumis à différentes contraintes. La coactivité particulièrement importante a imposé un calendrier d'intervention minuté. Ce fut le cas par exemple pour l'étanchéité des chéneaux périphériques. Le site est peu accessible et les matériels de chantier ne peuvent être multipliés à l'envi. Afin de pouvoir assurer l'approvisionnement des rouleaux en utilisant les équipements déjà en place, ils ont été montés en même temps que les chéneaux préfabriqués. « Nous avons posé nos membranes bitumineuses au fur et à mesure de l'installation des éléments en béton », explique Pierre-Yves Monier, chef d'agence chez Ruberoid. 500 mètres linéaires ont ainsi été mis en place.

BÂTIMENT DE BUREAUX

À côté de cet ouvrage monumental de 117 000 m², une surface de 31 000 m² de bureaux intégrés au projet est occupée par le Conseil général des Hauts-de-Seine ainsi que des commerces et des restaurants. Moins spectaculaire, le bâtiment en béton en R+9 compte néanmoins plusieurs toits plats aux différents usages. Les systèmes d'étanchéité sont donc adaptés à chaque fonction. Pour les trois terrasses techniques, dont la surface totale s'élève à 4 000 m², l'entreprise a jonglé entre l'installation de la sur toiture en caillebotis métallique (hors lot) et les plages d'approvisionnement des machines, le tout étant réalisé simultanément pour optimiser au maximum les plannings. « Nous avons, entre autres, effectué un important travail de synthèse avec le lot chauffage-ventilation-climatisation (CVC) concernant notamment la présence en toiture de lignes à haute tension qu'il fallait protéger », précise Pierre-Yves Monier. La mise en œuvre du complexe (pare-vapeur, isolant en polyuréthane de 12 cm d'épaisseur, étanchéité bicouche bitumineuse et protection en gravillons) a donc été découpée en plusieurs étapes.

En rez-de-chaussée, c'est la composition même du complexe d'étanchéité de la voie d'accès aux bureaux qui a été dictée par les contraintes du chantier. « Pour permettre le stockage temporaire du matériel d'autres lots, nous avons d'abord coulé sur l'étanchéité bicouche bitumineuse une première épaisseur d'enrobé afin de protéger la membrane des risques de percement dus à l'entreposage de matériels. La deuxième couche a été coulée dans un second temps. L'épaisseur totale de 6 cm est donc légèrement plus importante que ce qui avait été requis au départ », souligne le chef d'agence.

ARRONDI ET ALIGNEMENT

Autre contrainte : les exigences de l'architecte. Côté stade, au niveau du virage sous la coque en béton, une terrasse en croissant de 1 400 m² a été traitée avec un procédé composé d'un pare-vapeur, d'un isolant en polyuréthane de 5 cm d'épaisseur et d'une membrane en PVC. « La maîtrise d'œuvre a souhaité que les joints des lés d'étanchéité et des éléments en béton préfabriqués formant la coque soient alignés. Nous avons donc effectué un important travail de calepinage et de calcul de dimensions des rouleaux afin d'assurer cet alignement, tout en suivant l'arrondi de la terrasse en minimisant les chutes. » Après quelques rebondissements en raison d'aléas de chantier, les travaux sont aujourd'hui achevés au bout de quatre ans.

                                                                                                                                                                     

Les intervenants

Maître d'ouvrage : Racing Arena

Maître d'œuvre : Christian de Portzamparc

Entreprise générale : Bateg

Entreprise d'étanchéité : Ruberoid

Les produits

Étanchéité bitumineuse : Axter

Étanchéité PVC : Siplast

Isolant polyuréthane : Efyos

                                                                                                                                                                 

D'autres systèmes sur des surfaces réduites

De façon ponctuelle, plusieurs autres types de complexe ont été mis en œuvre, aussi bien sur la partie stade que sur les bureaux. On peut citer la terrasse jardin de 500 m2 située en R+1 et équipée d'un grand panneau d'affichage permettant de projeter des images ou autres informations adaptées à l'événement, des petites terrasses accessibles avec un revêtement en platelage bois, le hall d'entrée du stade en bacs acier couvert d'un isolant en laine de roche et d'une étanchéité autoprotégée ou les zones d'accès recevant une étanchéité liquide sous des aménagements.