Tour Trinity : le mariage du bâtiment et des travaux publics

La construction de la tour Trinity ne ressemble pas au chantier classique d’un Immeuble de grande hauteur (IGH). « Haute de 150 m, elle est construite sur un pont édifié au-dessus de l’avenue de la division Leclerc à la Défense », explique Philippe Sambuchi, chargé d’affaires pour l’entreprise SNA en charge de la réalisation de l’étanchéité de l’ensemble. Sa réalisation a donc marié travaux publics et de bâtiment, qui relevaient par conséquent de référentiels différents. « La définition des procédés était propre à chaque utilisation. » Ainsi, le pont, les dalles d’accès à la tour et les contre allées ont été recouverts d’un système mixte feuille bitumineuse + asphalte spécifique renforcé. La membrane affiche une épaisseur de 4 mm et intègre une armature en polyester non tissé. La sous-face est constituée d’un film thermofusible pour assurer la régularité de soudage. « Nous avons coulé par-dessus une épaisseur de 25 mm d’asphalte », poursuit le chargé d’affaires. Après interposition d’une couche d’indépendance, le procédé a ensuite été protégé par une dalle béton de 10 cm d’épaisseur. Sur certaines zones, le revêtement est en dalles de granit et accueille des aménagements paysagers.

Isolation inversée

« Ce n’est qu’après avoir réalisé cette étape que la construction de la tour a pu commencer. » Elle s’élève d’un côté jusqu’au 33è étage et est coiffée d’une terrasse technique de 1 000 m². De l’autre côté, l’IGH s’arrête au 25ème niveau par une toiture-terrasse accessible de 400 m².

Première surface du bâtiment réalisée par l’entreprise d’étanchéité, la terrasse technique a été traitée avec un système d’isolation inversée. L’isolant en polystyrène extrudé de 12 cm d’épaisseur a ainsi été rapporté sur un complexe d’étanchéité bicouche bitumineux. Il supporte un écran d’indépendance destiné à recevoir les 10 cm d’épaisseur de dalle de protection en béton. Dès l'achèvement, la grue a ainsi pu y déposer les matériels et matériaux nécessaires à la poursuite des travaux.

La terrasse accessible, elle, entoure la future grande salle de réunion du bâtiment. Pour assurer son étanchéité, un pare-vapeur, un isolant polyuréthane de 11 cm d’épaisseur et un revêtement bicouche élastomère ont été mis en œuvre. La protection du système est, quant à elle, réalisée par une dalle béton rapportée sur un écran d’indépendance. Un platelage bois assure l’esthétique de l’ensemble.

Des terrasses tout le long des façades

De chaque côté, des terrasses accessibles ou des balcons émergent tout le long des façades pour un total de 1 500 m² d’espaces extérieurs. Chacun a évidemment bénéficié d’un complexe d’étanchéité, définit en fonction de son usage. « Sur les terrasses accessibles de 70 m², le procédé d’étanchéité classé Broof t(3) est composé d’un pare-vapeur, d’un isolant polyuréthane de 11 cm d’épaisseur et d’un procédé bicouche bitumineux autoprotégé par paillettes d’ardoise. Pour être circulables, elles sont revêtues de dalles sur plots ou de platelage bois selon leur emplacement », précise Philippe Sambuchi. Quant aux balcons, ils sont étanchés par un système d’étanchéité liquide.

Question planning, l’entreprise SNA a suivi celui du maçon. « Nous intervenions au fur et mesure des libérations de zones afin de les mettre hors d’eau le plus vite possible. De plus, afin de s’assurer de leur bonne étanchéité, nous réalisions, avant chaque coulage de dalle béton, un test avec mise en eau colorée. »

Sur la tour, ce sont ainsi 7 500 m² de surface qui ont été étanchée, tandis que les travaux d’ouvrages d’art ont concernés 3 400 m². Le chantier a débuté il y a quatre ans. La livraison était imminente quand la pandémie a tout stoppé d’un coup. Les travaux ont pu reprendre et devraient s’achever d’ici quelques semaines.

56 000 m² de bureaux et 4 000 m² de services y seront installés qui accueilleront près de 4 500 salariés.