Le besoin de nature en ville a été particulièrement mis en exergue pendant le confinement. Encore une fois, le toit apporte une réponse concrète à cette problématique. Les terrasses jardins offrent à la fois l’accessibilité et le contact avec la faune et la flore. La preuve par l’image.

Depuis le confinement, jamais le besoin d’air et de nature n’a été aussi prégnant pour la population notamment urbaine. Il est clair qu’on ne vit pas de la même façon l’enfermement dans un petit appartement en banlieue parisienne que dans une maison avec jardin à la campagne. Certains l’ont d’ailleurs rapidement compris et ont fui la capitale pour s’installer ailleurs pendant ces deux mois et demi. Ils étaient même 17 % selon Orange et 200 000 selon l’Insee (données calculée en fonction des éléments fournis par I’opérateur téléphonique). D’ailleurs, depuis, un sondage sur les critères de choix d’un logement, mené par BNP Paribas Real Estate en avril dernier, a évalué que la présence d’un espace extérieur était devenu, pour une écrasante majorité des Français (81 %), la nouvelle priorité. Olivier Bokobza, directeur général du pôle résidentiel de BNP Paribas Real Estate, analyse : « La période de confinement, si elle a plutôt été bien vécue par une majorité de Français, a permis malgré tout de réévaluer les critères d'appréciation de son logement. A force de rester chez eux, les Français ont mieux perçu ce qui leur manquait au quotidien, et ont dessiné les contours de leur habitat idéal. Ouverture vers l’extérieur et nature, localisation, plus d’espaces communs et privés : une chose est sûre, les futurs propriétaires envisageront différemment leur achat immobilier. C’est en écoutant ces évolutions structurantes pour le marché que nous saurons répondre au mieux à ces nouvelles attentes et imaginer la ville de demain. » Un avis partagé de manière très concrète par Vincent Vanel de Greenation et membre de la fédération Cinov : « Nous constatons un développement de missions dans la végétalisation des bâtiments et l’aménagement de jardins nourriciers en terrasse. Les citoyens ont compris qu’il était aujourd’hui indispensable de reprendre la main sur leur autonomie et sur leur résilience face aux événements extérieurs. »

Convaincre les maîtres d’ouvrage

Certes, le critère était déjà populaire avant la pandémie, « mais il doit devenir une obligation car pour certains, la situation a été très difficile, estime l’architecte Bruno Rollet. Nous nous retrouvons là face à notre responsabilité d’architecte : convaincre et aider les maîtres d’ouvrage à proposer de tels logements, qu’ils soient locatifs, sociaux ou à l’accession. Certes, leur bilan financier est un peu plus lourd, mais ils ne présentent que des bénéfices en matière de plaisir d’habiter et de bien-être ». Voilà pourquoi, au sein de son agence, on ne conçoit pas d’ouvrage sans au moins 12 m² d’espace extérieur par logement. « Il est ensuite assez simple d’y faire entrer la nature même si la surface est réduite. On n’a pas besoin d’un hectare autour de sa maison pour en ressentir les bienfaits. L’installation de jardinières ou de plantes en pot peut être intégrée dès la phase conception ou a posteriori, sous réserve évidemment que l’ouvrage l’admette. » C’est notamment le parti qui a été pris pour concevoir 135 logements collectifs à Cenon près de Bordeaux ou encore l’ensemble « Le Candide » de 29 logements Vitry-sur-Seine qui dispose en outre, d’une serre partagée sur son toit.

Le toit justement qui, comme le souligne Pierre Darmet, directeur marketing, communication et développement commercial chez Les Jardins de Gally « permet de créer un espace extérieur là où les autres dispositions constructives ne peuvent pas être admises ». « L’exploitation des toitures est plus que souhaitable pour les habitants de logements collectifs, abonde Bruno Rollet. Le toit constitue un foncier d’une grande richesse. » D’ailleurs, nombreuses sont les anecdotes de confinement racontant ceux qui, pour s’échapper quelques instants, sont montés sur les toits de leur immeuble pour un coucher de soleil ou même une nuit à la belle étoile ! Le transformer en jardin, c’est en plus, offrir un accès direct à la nature.

Dans les bureaux aussi

Ce paradigme est également le bienvenu dans les immeubles de bureaux et les salariés apprécient particulièrement d’avoir accès à un espace vert au sein même des locaux. Là aussi, il peut devenir un critère de choix et les entreprises jouent de plus en plus cette carte pour attirer ou conserver les talents, comme chez BETC à Pantin ou Capgemini à Issy-les-Moulineaux. « Ces espaces ne sont pas vécus comme une simple transposition d’un bureau de l’intérieur vers l’extérieur. Il en est fait un usage très différent, notamment pour faire des points ou des réunions informelles », insiste Pierre Darmet. Les aménagements sont adaptés avec une tendance actuelle privilégiant les matériaux légers et amovibles.

Grâce aux progrès techniques réalisés ces dernières années notamment en matière de résistance de procédés d’étanchéité et de développement des connaissances sur l’adaptation des différentes espèces végétales dans des milieux extrêmes, le jardin en toiture ouvre un champ des possibles immense. Il peut se faire éducatif, relais de biodiversité, cultivable, convivial, contemplatif… Ou remplir plusieurs objectifs à la fois. Découverte en images de ces jardins sur les toits. Pour donner des idées ?

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