
Trois nouveaux bâtiments viennent agrandir le campus.
Chaud et froid en toiture
Le campus des Valois à La Couronne près d’Angoulême s’est agrandi. Depuis quelques mois, il dispose de trois nouveaux bâtiments : l’un dédié à l’enseignement, le deuxième pour l’administration et le dernier est un demi-gymnase. À la conception, l’agence Dauphins Architecture. « Le site est implanté dans un espace paysager et architectural fort que nous avons souhaité respecter et valoriser », décrit l’architecte Sébastien Girardeau. L’existant structure l’ensemble : « Le bâtiment d’origine (qui n’est pas classé monument historique), composé d’un corps principal et de deux ailes, forme une cour qui fait face à deux ouvrages (la bibliothèque et l’amphithéâtre) construits plus récemment. »

(c) Smac / Le système de végétalisation léger mis en œuvre permet de ne pas surcharger la structure.
Pour intégrer les nouveaux ensembles dans cette configuration, locaux d’enseignement et administratif affichent délibérément une faible hauteur tandis que le gymnase crée une émergence ardoisée en écho aux toitures du patrimoine architectural existant. Le traitement des toitures vise particulièrement à les fondre dans l’environnement paysager du site. Toutes ont pour cela été végétalisées, « pour créer également des espaces favorables à la biodiversité », précise Sébastien Girardeau.
Couverture froide
Toutes ces nouvelles constructions sont en bois, avec un plancher haut en OSB. Sur une grande majorité d’entre eux, c’est ce dernier qui est isolé. Par conséquent, « les procédés d’étanchéité ont été réalisés selon le principe de la couverture froide. Des lames d’air de 80 mm entre l’isolation et l’élément porteur sont réservées pour permettre la ventilation du système », explique Simon Caillaud, conducteur de travaux pour l’entreprise Smac, en charge du lot. Le complexe est composé d’un géotextile de désolidarisation, d’une étanchéité bicouche bitumineuse, et d’un procédé de végétalisation léger (film anti-racine, couche de drainage en nid d’abeille, substrat en laine de roche et couche végétale en rouleaux de sedum).
Une conception classique à première vue sauf que les toitures présentaient des pentes non négligeables, imposant des dispositions constructives spécifiques. « Au plus défavorable, elles atteignent 28 % sur le bâtiment d’administration. Sur celui d’enseignement, elles sont de 16 % », souligne Simon Caillaud. C’est pourquoi des crochets d’arrimage, installés tous les 6 ml en bas de pente, maintiennent la végétalisation en place.

(c) Knauf Insulation / Un système de sécurité temporaire a été installé au sein de chéneau qui entoure le périmètre des toitures.
Mise en sécurité
Pour garantir la sécurité des intervenants pendant la mise en œuvre mais également lors de futures opérations d’entretien, là encore, c’est la configuration des ouvrages qui a dicté le choix de la solution. « Ces toitures sont sans acrotères mais disposent de chéneaux installés sur tout leur pourtour. Nous y avons soudé des U supports de potelets sur lesquels des lisses équipées de filet ont assuré la sécurité des compagnons pendant les travaux. Des points d’ancrage ont également été prévus en partie haute de la toiture ».
Le gymnase est quant à lui composé de deux toitures. L’une, basse et plate, accueille elle aussi un procédé d’étanchéité / végétalisation, conçu selon le même principe que sur les deux précédents ouvrages. En partie haute, en revanche, le procédé d’étanchéité est défini selon le principe de la toiture chaude. Sur l’élément porteur en bois sont rapportés un pare-vapeur, 210 mm d’épaisseur d’isolant de laine de roche et une étanchéité PVC gris anthracite. Un choix de couleur destiné à rappeler l’ardoise très présente sur le site. Des lanterneaux assurent l’éclairement et l’aération des locaux intérieurs.
Au total, ce sont près de 1 700 m² d’étanchéité qui ont été posés : 510 m² sur le bâtiment administratif, 540 m² sur celui d’enseignement, 200 m² sur la toiture basse du gymnase et 420 m² en partie haute. « Nous sommes intervenus en trois étapes de 3 à 4 semaines chacune jusqu’en mars 2022. »

L'ardoise et la végétalisation des toitures visent à intégrer l'ensemble dans un environnement architectural et paysager privilégié.
La gestion des eaux pluviales
Pour réduire au maximum la visibilité des descentes d’eaux pluviales, « nous les avons positionnées le plus discrètement possible », décrit l’architecte Sébastien Girardeau (agence Dauphins Architecture). « Sur les toitures pentées, les chéneaux jouent le rôle de récupérateur dans laquelle l’eau se déverse pour être évacuée par boîte à eau », poursuit Simon Caillaud, conducteur de travaux pour la Smac. Sur les toitures-terrasses, l’exercice est réalisé par les noues dirigeant les pluies vers les évacuations puis vers des descentes intérieures.
Les intervenants
Maître d’ouvrage : Académie de Poitiers
Maître d’œuvre : Dauphins Architecture / Cabinet Moreau
Entreprises d’étanchéité : Smac
Les produits
Étanchéité : Topfix, Force 3000 Trafic (Axter)
Végétalisation : Urbanscape (Knauf Insulation)
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