En conférence de presse, le président de la Fédération française du bâtiment n'a encore une fois pas mâché ses mots pour faire part, comme c'est le cas depuis deux ans maintenant, de l'urgence de la situation, rappelant que l'ensemble des organisations et fédérations du secteur sont "unanimes" pour la mise en place d'un plan logement.

- Dans le logement, les chiffres sont quand même un peu moins mauvais mais pas de quoi se réjouir néanmoins. "La dégradation reste très forte. Seul le collectif remonte (mais après avoir touché le fond) grâce à l'achat en groupe par Action Logement et CDC Habitat de 50 000 logements", a expliqué Olivier Salleron. Un dispositif qui n'est évidemment pas pérenne et pour le moment.

- Le non résidentiel fait naître un peu plus d'espoir : "les chiffres positifs réapparaissent. Ils sont tirés par les bâtiments administratifs (+ 10 % de surfaces autorisées sur trois mois et + 7,7 % sur sept mois) : les élections municipales approchent entraînant toujours une augmentation des investissements des communes." Les bureaux en revanche, poursuivent leur chute vertigineuse.

- L'amélioration-entretien reste dans le vert mais un vert en ralentissement : + 1,1 % sur un an. La faute à "la réforme brutale de MaPrime Rénov' en janvier dernier qui a fait dégringoler le nombre de dépôts de dossier. Les assouplissements obtenus par les organisations professionnelles n'ont pas permis de rattraper le temps perdu, d'autant plus que l'instabilité du dispositif perd les particuliers mais aussi les artisans et entreprises."

- L'emploi reste menacé. Les défaillances d'entreprises restent nombreuses. Si les prévisions concernant les pertes d'emploi pour 2024 ont été révisées, passant de - 90 000 à entre - 45 000 et - 60 000, le pessimisme reste de mise. "Les mois à venir vont être déterminants." L'activité dans le bâtiment devrait, quant à elle, baisser de  5,5 % cette année, "comme nous l'avions déjà prévu".

"Le Projet de loi de finance 2025 sera déterminant, a déclaré Olivier Salleron. Nous allons y être particulièrement vigilants, d'autant plus que les dernières annonces ne présageaient pas de prise de mesures favorables selon nous : menace sur le budget de MaPrime Rénov', du fond vert, sur la TVA à 10 % sur les travaux de rénovation classique…" Il a relisté les dispositions soutenues par la fédération depuis deux ans : retour au PTZ (ou prêt à taux préférentiel avec longs différés) universel partout et pour tous, prorogation du Pinel et stabilisation à leur niveau de 2024 des aides à la rénovation énergétique. "Nous demandons également de décaler les paliers initiaux de la RE2020 afin de ne pas surenchérir les coûts de la construction neuve."