"Sur les 80 chantiers en cours, 10 ont redémarré lundi matin. La première journée s'est bien déroulée et nous n'avons eu aucun retour négatif de nos équipes. Pour permettre ces reprises, la phase préparatoire a été longue et complexe notamment d'un point de vue administratif. Pour chacun d'eux, il a fallu attendre de recevoir la mise à jour du Plan général de coordination (PGC) du coordonnateur SPS pour que l'on puisse, de notre côté, intégrer l'avenant Covid-19 à nos Plans particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS). Ils doivent être systématiquement adaptés au chantier, il ne peut y avoir de document type. Les allers-retours ont donc été nombreux pour obtenir les validations. En parallèle, nous avons réuni les composants du kit d'EPI énumérés dans le guide (masques, gel, lingettes...). Et, comme beaucoup, nous manquons cruellement de masques. A ce jour, j'en ai commandé 4 000 et reçu 100. Ces approvisionnements liés à la pandémie induisent des dépenses supplémentaires, sans oublier une productivité en baisse. Dans un contexte où les marges sont de plus en plus serrées, il faut que toute la chaine des acteurs de la construction fasse preuve de solidarité. Les industriels devraient pouvoir baisser les prix de vente, nos donneurs d’ordre accélérer les modalités de paiement et si possible, augmenter les rémunérations des entreprises. A défaut, beaucoup de structures pourraient y laisser des plumes.
Des cages d'escalier dédiées pour la circulation
Sur les chantiers rouverts, la coactivité est importante. Pour éviter les contacts avec les autres corps d'état, nous avons pu obtenir qu'une cage d'escalier nous soit réservée pour nos besoins de circulation. En outre, quand nous intervenons sur le toit, nous sommes seuls. J'ai également demandé de quoi se laver les mains efficacement dans la base vie. Nos conditions d'intervention sont donc en adéquation avec les préconisations du guide de l'OPPBTP.
Des mesures dans les bureaux
Ce qui est surprenant, c'est que finalement, c'est la mise en place de mesures dans nos bureaux qui se révèle le plus complexe. Nous envisageons de reprendre pleinement nos activités le 11 mai. Il faut donc anticiper la vie de 30 personnes dans les locaux à l'heure du coronavirus, d'autant plus qu'ils intègrent plusieurs open space. Je suis donc en train d'organiser des roulements entre télétravail et présentiel pour éviter que tout le monde soit là en même temps. C'est un véritable casse-tête. De plus, pour tout déplacement dans les parties communes, le port de la visière sera imposé. J'ai également mis à disposition du gel hydroalcoolique à l'entrée, dont l'usage est obligatoire pour chaque personne qui entre, tout comme les lingettes à côté de la photocopieuse. Enfin, j'ai condamné la machine à café...
Nous restons optimistes. Nos équipes sont très motivées pour reprendre. En outre, nous venons enfin de recevoir les premiers versements relatifs à l'activité partielle pour le mois de mars. La demande de prêt à la BPI vient d'être validé. Cela permet d'aborder la suite sereinement."
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Retrouver la précédente interview de Sinicha Knezevic, publiée le 25 mars dernier en cliquant ici.