Type de matériau, mode de pose, de fixation, précautions spécifiques… La mise en œuvre des isolants en toiture-terrasse est une opération coutumière des étancheurs mais impose des règles strictes qui méritent d'être rappelées.

Les matériaux isolants admissibles en toiture étanchée sont : les laines minérales (laine de roche et laine de verre), le polyuréthane, le verre cellulaire, la perlite expansée, le polystyrène expansé et le polystyrène extrudé. Les panneaux, nus ou parementés, peuvent se présenter avec des bords droits, feuillurés ou rainurés bouvetés, les panneaux en polystyrène extrudé, pour isolation inversée, étant toujours feuillurés (voir schéma). Leurs dimensions sont définies dans les Documents techniques d'application (DTA) des procédés.

L'isolant est généralement mis en œuvre sur un pare-vapeur et supporte le système d'étanchéité. Certaines configurations font exception : si l'isolant est en verre cellulaire, le pare-vapeur n'est pas requis car ce matériau est étanche à la vapeur d'eau. C'est également aujourd'hui le cas sur un bâtiment à faible ou moyenne hygrométrie avec élément porteur en tôles d'acier nervurées pleines, mais cette disposition va être remplacée par l'amendement A1 au NF DTU 43.3 prévu pour la fin de l'année 2017. Il introduit la mise en œuvre d'un pare-vapeur lorsqu'une exigence de perméabilité à l'air sous 4 Pa, Q < 1,4 m3 /(h.m²) est requise dans les documents particuliers du marché (DPM). Enfin, en cas d'isolation inversée, c'est l'étanchéité qui sert de support à l'isolant.

Selon les épaisseurs prescrites et le matériau, les isolants seront posés en un ou plusieurs lits. Les joints entre panneaux doivent être serrés, alignés dans un sens et décalés dans l'autre (pose en quinconce). Il est important de limiter l'écartement des joints notamment au droit des découpes, des reliefs et des émergences afin de réduire au maximum les ponts thermiques. Lorsque la pose s'effectue en plusieurs lits, les joints entre deux lits successifs ne seront pas superposés. Dans le cas des TAN, veiller à ce que les joints alignés ne soient pas parallèles aux nervures afin qu'ils ne coïncident pas avec les vallées.

LIAISONNEMENT

Le mode de fixation des panneaux isolants est précisé dans le DTA. Il peut être réalisé par fixations mécaniques, par collage à l'EAC, par collage à froid ou posé librement lorsque l'isolant est lesté par une protection lourde. Dans le cas de la fixation mécanique, la densité de fixations par panneau est également mentionnée dans le DTA et est notamment fonction de la zone de vent et de la hauteur du bâtiment, de l'emplacement (partie centrale, rives, angles) et du fait que ces fixations sont préalables ou non.

En cours de chantier, les matériaux seront stockés à l'abri des intempéries.

Si l'intégralité de la surface ne peut être isolée en une seule fois, le système sera mis hors d'eau au fur et à mesure de la mise en œuvre, par fermeture de la tranche de l'isolant (voir schéma).

Lorsque l'isolant à une résistance à la compression à 10 % inférieure à 100 kPa (cf. norme NF EN 826), les attelages de fixation doivent être « solides au pas » pour diminuer le risque de perforation des revêtements d'étanchéité. Cette prescription évite le désaffleurement de l'élément de liaison au-dessus de la plaquette.

Au droit des évacuations d'eaux pluviales, l'isolant intégrera un décaissé destiné à faciliter l'écoulement de l'eau vers l'E.E.P. (évacuation d'eaux pluviales).

Enfin, lorsque la pente de la toiture est supérieure à 100 %, des dispositions complémentaires de retenue de l'isolant, conformes aux NF DTU et au DTA, sont nécessaires.

Dans un ERP, si l'isolant de toiture est combustible, la conception du système pendra en compte des dispositions spécifiques. Il s'agit principalement de la pose en sous-face de cet isolant, d'un écran thermique en perlite ou laine de roche dans le respect de l'article AM8 de l'arrêté du 25 juin 1980 modifié. Ces systèmes d'isolants mixtes sont aujourd'hui sous Avis Technique.

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