Dans la lignée des Recommandations professionnelles n°4 et n°7, la Chambre syndicale française de l’étanchéité va publier un nouveau document, les Recommandations professionnelles n°8, applicable aux toitures sur élément porteur en tôles d’acier nervurées. Avec pour la première fois, le traitement de la perméabilité à l’air lorsqu’il est requis.

Le prolongement des Recommandations professionnelles n°4 et 7 de la CSFE

Les Recommandations professionnelles n°4 pour « la conception et l’isolation thermique des toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité » et n°7 pour « la conception et l’isolation thermique des toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité et élément porteur en maçonnerie » abordent :

- les problématiques liées au traitement des parties courantes pour tous types d’éléments porteurs en maçonnerie, bois et TAN (tôles d'acier nervurées)  et au traitement des relevés dans le cas de l'élément porteur en maçonnerie des toitures inaccessibles et techniques  (RP n°4) ; 
- les problématiques liées au traitement des parties courantes, des relevés pour toutes toitures, y compris les terrasses accessibles piétons et véhicules et jardins et de divers points singuliers  pour les éléments porteurs en maçonnerie (RP n°7).

Les RP n°8 traitent quant à elles de « l’isolation thermique et du traitement de la perméabilité à l’air des toitures avec étanchéité sur tôles d’acier nervurées ». Elles viennent compléter la série existante et visent les parties courantes et les relevés. Elles sont construites de la même manière avec notamment la présentation de nombreuses solutions de mise en œuvre sous la forme de schémas. A noter qu’une place plus importante a ici été laissée aux membranes synthétiques.

« En matière d’isolation thermique, elles reprennent les grands principes communs décrits dans les documents précités », souligne Lise Boussert, déléguée technique de la CSFE.  Ainsi, les préconisations liées à la mise en œuvre de l’isolation en partie courante, le rappel des Règles de l’art en la matière et les principes généraux du traitement de l’isolation des relevés d’étanchéité et des ponts thermiques sont issus des RP 4 et 7.

Un consensus sur le traitement de la perméabilité à l’air

« Les RP abordent également, pour la première fois de façon précise dans un référentiel relatif à l'étanchéité des toitures, le traitement de la perméabilité  à l’air. » Ce chapitre n’était pas prévu au lancement des travaux de rédaction car les discussions sur le sujet n’étaient pas abouties. « Deux options existaient : un traitement au droit de la membrane d’étanchéité ou au droit du pare-vapeur. Or dans le NF DTU 43.3, la mise en œuvre de ce dernier n’était pas obligatoire sur TAN pleines sur locaux à faible et moyenne hygrométrie. Dans ce contexte, ajouter un pare-vapeur pour traiter l’étanchéité à l’air ne faisait pas consensus au sein de la profession », explique la déléguée technique. Les retours d’expérience ayant finalement démontré l’efficacité du système, un terrain d’entente a pu être trouvé. D’autant plus qu’une première étape avait été franchie en 2017 avec l’ajout de l’amendement A1 au NF DTU, dans l'objectif d’introduire la mise en œuvre d’un pare-vapeur sur les TAN pleines des locaux à faible et moyenne hygrométrie lorsqu’un certain niveau de perméabilité à l’air est requis (Q4Pa-surf  ≤ 1,4 m3/(h.m²)) et de préciser les conditions de mise en œuvre inhérentes à cette exigence.

Résultat, « dans ces RP, nous avons suivi le principe qui veut que si la toiture comporte un pare-vapeur, alors la perméabilité à l’air est traitée au droit de ce pare-vapeur », précise Lise Boussert.

Principes généraux d’isolation des reliefs

Les RP décrivent les principes généraux d’isolation de partie courante et des reliefs. Par exemple :

- Sur le positionnement de l’isolant en relevé, il est rare que la costière soit isolée. Néanmoins, dans ce cas de figure, sous membrane bitumineuse, tous les isolants dits soudables admis en partie courante ainsi que les isolants polyisocyanurate (PIR) aptes à recevoir un revêtement autoadhésif sont possibles. Lorsque le revêtement est synthétique, tous les isolants admis en partie courante sous revêtement apparent sont autorisés. L'isolation inversée est également admise avec un isolant en polystyrène extrudé visé pour une application en partie courante sur élément porteur maçonné. En revanche, lorsque l’isolant est placé derrière la costière, il sera alors en laine minérale souple ou semi-rigide. De manière générale, la résistance thermique R sera de l'ordre de 2 m².K/W.

- Les RP autorisent l’isolation des parties courantes en plusieurs lits et précisent que la costière peut être posée sur le premier lit d’isolant. Elle est alors fixée par des vis à double filet placées en quinconce pour bien la maintenir. Cette configuration limite le pont thermique (voir encadré). Si un pare-vapeur est intégré au système, il est possible de le placer entre les deux lits, sous réserve de respecter la règle des 2/3-1/3, dans le cas de locaux sous-jacents à faible ou moyenne hygrométrie et hors zones froides. « Associée à des bacs perforés, cette solution est intéressante dans les cas de traitement acoustique avec un isolant en laine de roche en 1er lit », souligne Lise Boussert.

- Les reliefs avec costières métalliques : la costière est solidaire des TAN.

Les RP proposent également une solution innovante et non traditionnelle qui consiste, en cas de façades maçonnées ou en bois, à supprimer la costière métallique, génératrice de ponts thermiques. En revanche, pour éviter tout mouvement entre la façade et la toiture risquant de déchirer le relevé, un appui filant supportant les tôles est fixé sur toute la périphérie de la structure porteuse.

Principes généraux de traitement de la perméabilité à l’air

Les RP décrivent également les préconisations en matière de traitement de la perméabilité à l’air et de pare-vapeur. Elles rappellent les deux modes de traitement de la perméabilité à l’air : au droit du pare-vapeur quand il existe et au droit de la membrane d’étanchéité en l’absence de pare-vapeur. Dans les deux cas, une équerre de calfeutrement assurera la jonction entre la toiture et la façade. Elle est définie selon le type d’étanchéité et selon qu’elle est au droit du pare-vapeur ou au droit de la membrane d’étanchéité.

Des rapports de calcul de ponts thermiques

Pour justifier les solutions techniques présentées, plusieurs séries de calculs de ponts thermiques linéaires ont été réalisées par le CTICM et les valeurs correspondant à ces solutions sont intégrées aux RP en annexes. La première, effectuée dans le cadre du programme PACTE, concerne les liaisons TAN / façades maçonnées. Elle est complétée par une seconde initiée par la CSFE, relative aux liaisons TAN / bardages double peau.

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