01. DALLES PORTEUSES
Sous quelles conditions et pour quelles toitures avec étanchéité, les dalles alvéolées peuvent-elles être utilisées comme élément porteur?
Les planchers utilisables comme élément porteur pour toitures avec étanchéité sont définis à l'annexe A du NF DTU 20.12, selon une classification de A à D. Les dalles alvéolées sont de type A lorsqu'elles sont surmontées d'une dalle rapportée collaborante en béton armé et de type D dans le cas contraire. Les dalles alvéolées de type D sont utilisables pour toutes les destinations de toitures sauf dans le cas des terrasses accessibles aux véhicules avec un complexe d'étanchéité autoprotégé asphalte. Le plancher alvéolé sera alors surmonté d'une dalle collaborante.
D'autres restrictions sont mentionnées dans le NF DTU 23.2 « Planchers à dalles alvéolées préfabriquées en béton » : - pour les terrasses accessibles aux véhicules, la charge par essieu ne doit pas excéder 30 kN. Cette limitation ne s'applique pas aux véhicules des pompiers en raison du caractère exceptionnel de leurs interventions ;
- lorsque l'étanchéité est appliquée directement sur le plancher, l'ouverture w de la fissure doit être limitée sur appui et ne pas dépasser 1,5 mm sous l'action de l'ensemble des actions y compris l'action thermique lorsque celle-ci est précisée dans les Documents particuliers du marché (DPM), la partie de cette ouverture résultant des seules charges variables (ou mobiles) ne devant pas excéder 0,5 mm. Cette prescription ne s'applique pas lorsque l'étanchéité est relevée au droit de l'appui.
Des restrictions complémentaires figurent aussi dans d'autres référentiels : Règles professionnelles relatives à l'application des systèmes d'étanchéité liquide (SEL) sur planchers intermédiaires et sur dalles de parking, Avis techniques et/ou Documents techniques d'application (DTA) de ces systèmes. Dans tous les cas, la dalle alvéolée sera surmontée d'une dalle collaborante dont tous les appuis sont exécutés avec armatures de continuité dans les conditions suivantes : ouverture de fissure recommandée sur appui : Wmax = 0,3 mm sous combinaison quasi-permanente de charges (NF EN 1992-1-1/NA - § 7.3.1).
Une dalle collaborante est également exigée dans le cas des systèmes d'étanchéité bitumineux, avec protection par enrobé bitumineux (Cf. Cahiers des Clauses Techniques des systèmes d'étanchéité).
02. ÉCOULEMENT DES EP
Selon la destination de la toiture, lorsqu'une pente est nécessaire, peut-elle être réalisée par la protection d'étanchéité lourde dure (chape en mortier + carrelage ou dallage en béton armé) ?
Non, le but de la pente est de canaliser et conduire les eaux de pluie vers les évacuations d'eaux pluviales. Si la pente est réalisée par la protection, une partie des eaux va se retrouver sous la protection et elle sera difficilement évacuée. Cette stagnation d'eau peut générer des odeurs nauséabondes et entraîner un risque de formation de calcite accru. La pente doit donc être assurée directement par l'élément porteur ou par une chape rapportée adhérente. Elle peut également être réalisée par un isolant support d'étanchéité penté, dans le cas de travaux de réfection uniquement et selon les dispositions du DTA de l'isolant.
03. ISOLATION
Quelles sont les règles à respecter pour que les sollicitations d'origine thermique n'entraînent pas des désordres dans la structure?
L'élément porteur doit être protégé des contraintes thermiques. Lorsqu'une isolation thermique de la toiture est requise par la règlementation ou par les DPM, cette isolation doit être placée au-dessus de l'élément porteur. Il existe une solution alternative définie dans les Recommandations professionnelles CSFE N° 7 relatives à la conception de l'isolation thermique des toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité et élément porteur en maçonnerie.
Elle vise à placer une partie de l'isolation en sous-face de l'élément porteur, à condition que le point de rosée reste au-dessus du pare-vapeur placé sur l'élément porteur. Cette solution doit être justifiée par des calculs menés en régime permanent, en fonction des conditions climatiques moyennes d'hiver.
Indépendamment de toute règlementation thermique, une isolation thermique minimale de 1 m².K/W est requise au-dessus de l'élément porteur, lorsque les parois du dernier étage sont en maçonnerie porteuse ou constituées par des voiles en béton non armé.
Une isolation thermique minimale n'est toutefois pas nécessaire pour les dalles couvrant des locaux non chauffés lorsque l'élément porteur est en béton armé. C'est le cas des parcs de stationnement, par exemple comme ceux en infrastructure, avec la dalle haute en rez-de-chaussée. Le NF DTU 20.12 renvoie alors à une étude particulière pour la prise en compte des effets du retrait et des variations de température, en fonction des distances entre joints des éléments de construction.
04. PETITES SURFACES
Et dans le cas d'un édicule en toiture, (type machinerie d'ascenseur par exemple), est-on obligé de l'isoler thermiquement ?
Pour les locaux de faibles dimensions, c'est à dire ceux dont la dimension maximale de la dalle de toiture, mesurée en diagonale est de l'ordre de 6 m, l'isolation de la toiture n'est pas nécessaire.
05. CONCEPTION
Quelles sont les distances minimales à respecter lorsque l'on implante un ouvrage émergent (souche, relief pour support d'équipements divers tels que centrales de ventilation, etc.) à proximité de l'acrotère de la toiture ?
Cette distance n'est jamais inférieure à 25 cm. Elle doit permettre les interventions ultérieures de l'entreprise d'étanchéité lors des opérations d'entretien ou de réfection.
Elle est portée à 50 cm lorsque la dimension de l'ouvrage émergent comptée parallèlement à l'acrotère est supérieure ou égale à 0,40 m et portée à 1 m si cette dimension est supérieure à 1,20 m.
06.EEP
Quelles sont les règles d'implantation et de dimensionnement des dispositifs d'évacuation des eaux pluviales?
L'implantation des dispositifs d'entrée d'eaux pluviales doit être telle que :
- chaque entrée collecte une surface de 700 m² au plus, à l'exception des terrasses avec protection par dalles sur plots pour lesquelles la surface est limitée à 200 m² ;
- la distance entre 2 entrées d'eaux pluviales est inférieure ou égale à 30 m ;
- la distance entre une entrée d'eaux et l'extrémité de l'ouvrage de collecte (chéneaux, caniveaux et noues) est inférieure ou égale à 30 m, exception faite pour les terrasses avec protection par dalles sur plots pour lesquelles elle est limitée à 20 m ;
- le passage des eaux d'une toiture sur une autre toiture, à travers les costières d'un joint de dilatation est interdit ;
- lorsqu'une terrasse est composée de zones délimitées par des poutres en allège, la traversée de ces poutres par des manchons est prohibée ;
- l'eau accumulée par l'engorgement d'une descente sur une terrasse ou sur une portion de terrasse doit pouvoir s'évacuer soit par une descente voisine, soit par un trop-plein. Cette obligation nécessite, pour chaque terrasse, chéneau ou caniveau, ou portion de terrasse, de chéneau ou de caniveau délimitée par des éléments ne permettant pas l'écoulement normal de l'eau, par exemple par costière de joint de dilatation, l'installation de deux descentes ou d'une descente et d'un trop-plein. Le dimensionnement des descentes d'eaux pluviales est réalisé selon les dispositions de l'annexe C du NF DTU 20.12, reprenant celles du NF DTU 60.1, remplacé aujourd'hui par le NF DTU 60.11 P3 Règles de calcul des installations de plomberie sanitaire et d'eaux pluviales -Partie 3 : Évacuation des eaux pluviales :
- cas général des descentes d'eau circulaires : 1 cm² de section de tuyau de descente avec des entrées d'eau à moignon cylindrique ou 0,70 cm² de section avec des entrées d'eau avec moignon tronconique évacue 1 m² de surface de toiture en plan,
- cas des toitures inaccessibles dont chaque descente circulaire collecte des surfaces ≤ 287 m² : 0,70 cm² de section de tuyau de descente avec des entrées d'eau à moignon cylindrique évacue 1 m² de surface de toiture en plan.
Les descentes circulaires peuvent être remplacées par des descentes de section carrée ou rectangulaire, les sections des descentes étant à augmenter de 10 %.
La section du trop-plein, lorsqu'il est obligatoire, est au moins égale à celle de la descente concernée.
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