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Jusqu'alors, les complexes d'étanchéité avec protection en platelage bois ne disposaient d'aucun texte de référence. Pour accompagner les étancheurs dans la réalisation de ces ouvrages, la CSFE va éditer prochainement des Règles professionnelles dédiées.

TEXTE

Un vide référentiel aujourd'hui comblé

La Chambre syndicale française de l'étanchéité va publier prochainement ses « Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des toitures-terrasses et balcons étanchés avec protection par platelage en bois ». Pour la première fois, un document précise les spécificités constructives propres à la réalisation de ces ouvrages, en climat de plaine. En effet, jusqu'alors, les étancheurs disposaient uniquement du NF DTU 43.1, qui n'évoque que les procédés avec dalles sur plots, et du NF DTU 51.4 qui lui, s'arrête aux platelages sur sols stabilisés et sols béton.

DÉFINITION

Le vocabulaire du platelage bois

Les terrasses ou balcons en platelage bois sont constitués d'éléments linéaires en bois massif fixés sur des lambourdes reposant sur des plots polymères ou en béton directement installés sur le complexe d'étanchéité (isolant éventuel+ membrane). Dans le détail, les Règles professionnelles donnent les définitions suivantes :

-le platelage est un revêtement de sol extérieur constitué de lames de platelages fixées sur des lambourdes reposant elles-mêmes sur des plots ;

- une lambourde est un élément linéaire de section rectangulaire ou carrée, en bois massif abouté ou non, s'interposant entre la lame du platelage et le support de platelage. Les lambourdes peuvent être posées selon le principe du lambourdage simple (mise en œuvre d'un seul lit de lambourdes sur lequel sont fixées les lames de platelage) ou du lambourdage croisé (sur un premier lit de lambourdes, vient se fixer perpendiculairement un deuxième lit de lambourdes). Pour traiter la continuité en bouts de lames de platelage, il existe aussi le principe du double lambourdage (pose de deux lambourdes côte à côte, en jonction longitudinale de deux lames, chacune des lames étant fixée sur une seule des deux lambourdes, utilisable en lambourdage simple et croisé) pour améliorer la durabilité de ce point de faiblesse qu'est le bout de lame ;

-les lames de platelage sont des éléments linéaires en bois massif fixés à plat sur des lambourdes, sans aucun contact avec la rive.

SYSTÈME D'ÉTANCHÉITÉ

Définition des complexes

La conception des complexes d'étanchéité (hors protection) définie dans les Règles professionnelles reprend les prescriptions des référentiels existants. Ainsi, les éléments porteurs en maçonnerie avec une pente comprise entre 0 et 5 % conformes au NF DTU 20.12 sont admis, ainsi que les formes de pente conformes au NF DTU 20.12 ou bénéficiant d'un Avis technique. Les composants du complexe d'étanchéité (isolant éventuel + revêtement d'étanchéité en feuilles bitumineuses ou synthétiques, asphalte ou SEL) doivent être compatibles, selon leur Avis Technique ou leur Document Technique d'Application, avec une utilisation en terrasses accessibles aux piétons avec protection par dalles sur plots. De plus, les revêtements en feuilles doivent avoir un classement minimal I5 (cahier du CSTB n°2358-V2) et les SEL un classement P4 TH2 (cahier du CSTB n°3680).

CONCEPTION

Le choix du bois

Le NF DTU 51.4 pose les principes de la gestion du matériau bois exposé aux intempéries. La logique reste la même sur terrasse étanchée, avec des précautions complémentaires. En effet, si le NF DTU définit deux types de platelage selon la destination du bâtiment, les Règles professionnelles ont retenu la solution intégrant les obligations les plus importantes. Les lames de platelage tout comme les lambourdes seront compatibles avec la classe d'emploi 4 hors sol. Cette dernière correspond à la classe 4 avec des bois extérieurs ni en contact avec le sol, ni enfouis dans le sol.

Les performances mécaniques du matériau feront également l'objet d'une attention particulière. Elles dépendent de l'essence choisie. Pour le dimensionnement des lambourdes comme pour celui des lames, un résineux devra respecter une classe minimale C18 pour sa résistance mécanique. Un feuillu devra quant à lui justifier d'un niveau minimal D18. Ces caractéristiques seront complétées par des conditions relatives aux dimensions (épaisseur mini/maxi des lames, largeur et hauteur mini des lambourdes, section minimale des lames et lambourdes,etc. ), des tolérances dimensionnelles et des déformations maximales, définies en fonction du type de lambourdage.

CALCUL

Le dimensionnement des lames et des lambourdes

Il doit être effectué sur la base des Eurocodes, en fonction de la classe de service la plus contraignante : la classe 3 relative aux conditions climatiques amenant des humidités supérieures à 85 %, avec des critères de limitation de la flèche des lames et lambourdes. La justification s'effectue uniquement pour les charges descendantes. La justification par le calcul vis-à-vis des effets du vent n'est pas nécessaire, le domaine d'emploi étant limité à celui défini dans les DTA de complexes d'étanchéité visant la protection par dalles sur plots en bois.

Les Règles professionnelles proposent des dimensionnements précalculés sous forme de valeurs tabulées, en fonction de trois catégories d'usage A, C1 et D1 correspondant aux usages les plus courants (terrasses de bâtiments d'habitation ou d'espaces publics avec pour ces derniers, le choix entre deux types de sollicitations).

TERRAIN

Mise en œuvre du platelage

Le platelage en tant que protection du système d'étanchéité fait partie d'un procédé complet. Il se doit de respecter toute une série de dispositions pour y être intégré convenablement. La première d'entre elles : l'accessibilité aux points singuliers et notamment aux relevés d'étanchéité afin de permettre leur contrôle lors d'opérations d'entretien ou d'éventuelles interventions. Cette exigence se matérialise par l'obligation de réaliser, sur l'ensemble de la périphérie de l'ouvrage, un platelage composé de modules transportables. La même démarche sera appliquée aux joints de dilatation. L'accès aux entrées d'eaux pluviales sera quant à lui assuré par un système de trappe. Le démontage complet du platelage n'est pas visé (le remontage à l'identique n'est pas raisonnablement envisageable). D'où la nécessité d'une bonne exécution des travaux d'étanchéité avant la pose de sa protection. Il faut donc, avant la mise en oeuvre du platelage, faire constater la bonne exécution de l'étanchéité par mise en eau de la terrasse selon les prescriptions du NF DTU 43.1.

Les Règles professionnelles insistent également sur les dispositions à respecter pour préserver le complexe d'étanchéité en cours de chantier. La problématique n'est pas nouvelle pour les étancheurs confrontés régulièrement au risque généré par le stockage des matériaux et du gros matériel et par la chute d'outillage ou de la visserie sur le revêtement. Avec à la clé la nécessité de mettre en place une protection provisoire au droit de la zone de stockage. Reste que les informations relatives à l'entreposage des lames et lambourdes sont plus spécifiques et moins connues. Elles découlent à la fois du matériau bois et de leur taille. Les charges seront réparties afin de respecter la pression admissible sur le complexe d'étanchéité telle que définie au § 9.1 du NF DTU 43.1 - CCT : limitation des hauteurs des piles de bois, stockage des lames et des lambourdes à plat… En outre, les conditions de stockage doivent être telles que toute stagnation d'eau en contact avec le bois soit formellement interdite. Les entreprises intervenantes sur le chantier autres que celle d'étanchéité n'ont, quant à elles, pas le droit de stocker leur matériel sur l'ouvrage d'étanchéité.

APRÈS LIVRAISON

L'entretien

Les conditions d'entretien de l'étanchéité sont reprises du NF DTU 43.1 : vérification des relevés et des EEP, enlèvement des mousses, détritus, inspection des ouvrages complémentaires… Pour la partie platelage, les Règles professionnelles rappelleront qu'un nettoyage est nécessaire deux fois par an. Lavage des lames, remplacements d'éléments ou lutte contre le vieillissement du bois y sont, entre autres, décrits.

LOTS

Dévolution du marché de travaux

Le platelage bois, protection du complexe d'étanchéité contre les U.V et les agressions mécaniques, fait partie intégrante de l'ouvrage d'étanchéité. À ce titre, les Règles professionnelles incluent les travaux de platelage dans le lot « Etanchéité », comme la plupart des autres protections d'étanc