Suite à la présentation hier par les ministres de la Transition écologiques et du logement des contours de la prochaine RE2020, les professionnels de la construction affichent leurs inquiétudes les uns après les autres.

Après la FFB, c'est au Pôle Habitat FFB (constructeurs, promoteurs et aménageurs immobiliers) et la fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC) de réagir aux orientations définies par le gouvernement concernant la RE2020.

Pour Grégory Monod, Président du Pôle Habitat FFB, « si les orientations annoncées se traduisent effectivement dans les textes réglementaires, acheter dans le neuf deviendra demain un luxe réservé aux plus aisés, sauf à ce que le gouvernement révise significativement et durablement son soutien au logement neuf ! Ce matin même, le Haut conseil pour le climat préconise de quadrupler les dispositifs de soutien public à la rénovation énergétique du parc existant. La même logique doit être appliquée pour la construction neuve. Sans cela, la RE2020 risque malheureusement d’être synonyme de renoncement des ménages modestes à accéder à un logement neuf et d’accélération de la chute d’activité ».

Même constat au sein de la FFC : "cette RE2020, telle que présentée, engendrera une hausse importante des coûts de l’ordre de +10% à +15%. Et c’est bien méconnaître le sujet que d’affirmer que le renchérissement de la RT2012 a été rapidement absorbé par des effets d’apprentissage ! Le gouvernement feint d’ignorer que la hausse des coûts de construction a été en partie gommée par une baisse des prestations vendues aux ménages. Ces marges de manœuvre n’existent plus ! Absence totale de mesures de relance au logement neuf, accroissement des contraintes de construction en maison individuelle... Le gouvernement chercherait-il à rendre un produit accessible en un produit de luxe que seuls nos concitoyens les plus aisés pourront acquérir ?"

L'Association des industries de produits de construction renchérit : "les annonces récentes des Ministres Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon laissent craindre que l’orientation prise ne conduise à imposer un moyen soit le recours à certains matériaux et modes constructifs, en s’appuyant sur des modes de calcul de l’impact environnemental contestés par les experts ; alors que la sobriété énergétique se trouve renforcée (coefficient Bbio) et que la prise en compte du confort d’été constitue une avancée vers une performance accrue des enveloppes."