L'éco organisme a présenté la semaine dernière son plan d’actions pour accélérer le réemploi et remplir les objectifs de 2 % de produits ou matériaux réemployés en 2024, 4 % en 2027 et 5 % en 2028. Un taux se situant actuellement sous les 1 % selon l’Ademe.

« Au-delà des pourcentages annoncés, l’enjeu est de changer les pratiques », a déclaré Hervé de Maistre, président de Valobat. Et de lever les freins existants : changements d'habitudes, besoin d’accompagnement de spécialistes, inquiétude quant à l’assurabilité des projets, équilibre économique… Pour cela, l'organisme a souligné la nécessité d’interagir avec des acteurs déjà impliqués. L'heure est actuellement à l'expérimentation, qui se déroulera jusqu'à la fin de l'année prochaine pour ensuite faire place au déploiement d'un plan d'actions entre 2025 et 2027. Il se déclinera autour de trois axes de travail :

- générer et inciter la demande en rassurant et en accompagnant les acteurs. Il s’agira de sensibiliser les professionnels via des campagnes d’information et des formations à destination des maîtres d’ouvrage et des entreprises de travaux mais aussi les particuliers en les incitant au don de matériaux/produits et à l’achat de matériaux de réemploi. Une expérimentation chantiers sera proposée début 2024 avec l’ambition d’accompagner jusqu’à 300 projets utilisant le réemploi.

- structurer l’offre avec un cadre technique maîtrisé. Afin de mettre à disposition « les bons gisements aux bons acteurs », des zones de réemploi doivent être mises en place sur les points de reprise, sans frais pour les acteurs du réemploi, et en priorité ceux de l’Économie sociale et solidaire. Des outils seront également élaborés et mis à disposition des professionnels pour accompagner le volet technique des matériaux de réemploi. Troisième levier : le soutien de la R&D afin d’accompagner la massification et la structuration de l’offre.

- mettre en relation les différents acteurs et flux afin que l’offre et la demande puissent se rencontrer. Valobat souhaite ainsi généraliser la déconstruction sélective en sensibilisant les démolisseurs et mettre en place des programmes d’accompagnement afin d’engager les industriels et les distributeurs. Les premiers pour développer des gammes de produits et de matériaux reconditionnés. Les seconds pour présenter à leurs clients ces produits et matériaux de manière attractive.

Autres annonces : le soutien aux plateformes physiques de matériaux de réemploi, animation locale des parties prenantes et création « d’annuaires dynamiques » d’acteurs du réemploi dans l’Hexagone, en Martinique et en Guyane.