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Les piscines ne sont pas des projets comme les autres et nécessitent l'intégration de contraintes techniques importantes.
Équipements sportifs préférés des Français, les piscines sont des ouvrages classés « à très forte hygrométrie ». Une caractéristique qui doit être prise en compte lors de la phase conception de la toiture-terrasse.

Les piscines modernes sont nées dans les années 1960 grâce notamment aux nouvelles techniques de traitement de l'eau. Elles étaient alors généralement constituées d'un bassin intérieur et/ou extérieur de 25, 33 ou 50 m de longueur avec, pour vocation, l'apprentissage de la natation. Depuis une trentaine d'années, les activités sportives, de loisirs et de détente ont largement investi les lieux, modifiant jusqu'à la terminologie les désignant. On parle aujourd'hui de centres aquatiques voire de centres aqualudiques pour des espaces devenus, selon un rapport du ministère des sports datant de 2014*, « l'équipement sportif le plus sollicité par les évolutions de la demande sociale ». Cette mutation a largement influencé l'architecture des projets. Ces derniers sont désormais pensés pour le confort et le divertissement. Le traditionnel cube avec bassin est remplacé par des ouvrages faisant la part belle à la lumière naturelle, à la couleur, aux matériaux de qualité, à leur intégration dans leur environnement. Le toit est également exploité avec la mise en œuvre de systèmes de végétalisation, de panneaux photovoltaïques…

NF DTU

Mais les piscines ne sont pas des projets comme les autres et nécessitent l'intégration de contraintes techniques importantes. En effet, comme le rappelle le NF DTU 43.3, les piscines rentrent dans la catégorie des locaux à très forte hygrométrie : (W/n) > 7,5 g / m3 **. Le risque d'exposition au phénomène de condensation est important, en raison notamment du point de rosée, défini de la manière suivante par l'Agence qualité construction (AQC) : « Pour une pression donnée, température à laquelle l'humidité contenue sous forme de vapeur d'eau dans une masse gazeuse (telle que l'air) devient saturante, c'est-à-dire commence à se condenser en gouttelettes d'eau ». Pour éviter la présence d'humidité dans l'isolant, de gouttes d'eau en sous-face de toiture, de dégradation des supports (pourrissement du bois, éclatement du béton, corrosion des éléments métalliques) et un vieillissement prématuré de l'ouvrage, la CSFE rappelle dans ses Recommandations professionnelles n°4 (pour la conception de l'isolation thermique des toitures étanchées) que « le point de rosée calculé doit rester au-dessus du pare-vapeur ou de l'élément porteur lorsque le pare-vapeur n'est pas obligatoire ». Ce dernier cas de figure est admis dans les cas où l'isolant est en verre cellulaire. Étanche à l'eau et à la vapeur d'eau, il reste le procédé majoritaire. Des systèmes intégrant un pare-vapeur et une isolation en laine minérale se développent et peuvent constituer une alternative. Ainsi, chez Soprema, le procédé Nofix Acier Hygro sans fixation est composé d'un pare-vapeur autoadhésif, de panneaux d'isolant en laine de roche collés et d'un système d'étanchéité bicouche bitumineux soudé. Parasteel TFH a été lancé par Siplast spécifiquement pour les locaux à très forte hygrométrie. Les différents composants du complexe sont identiques, mis à part le mode de fixation qui intègre des vis en inox avec une pointe foret de diamètre réduit et un fond de filet large à pas étroit.

Ces exigences prises en compte, il n'y a pas de restriction sur l'usage que l'on confère aux toitures-terrasses de ces équipements.

                                                                                                                                                                  

Un parc vieillissant

En 2014, le Ministère des sports* a recensé 6 545 bassins aquatiques implantés au sein de 4 119 piscines. Plus de la moitié dispose d'au moins une partie de ses bassins couverts.

Près d'un sur deux a été construit il y a plus de 35 ans et arrive aujourd'hui en fin de vie.

De plus, l'offre reste insuffisante et mal répartie sur le territoire. Les opérations de construction et de rénovation devraient donc avoir de beaux jours devant elles.

85,9 % des piscines comptabilisées sont publiques et 14,9 % appartiennent au secteur privé.

58 % des équipements accessibles au public font partie du patrimoine des communes et 25 % sont détenus par des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), un chiffre en constante augmentation depuis 1994. Ces derniers sont d'ailleurs propriétaires majoritaires des piscines mises en service depuis 2005. Au sein du secteur privé, ce sont les établissements privés commerciaux qui dominent avec plus de 10,4 % du parc, devant les associations (2 %) et le secteur privé non commercial.

Propriété ne veut pas forcément dire gestion. On note une forte progression des gestions par et sous délégation de ser vice public. Quasiment nul pour les piscines mises en ser vices avant 1984, ce type de gestion augmente continuellement pour les piscines mises en ser vice depuis 1985 pour atteindre 30 % pour les équipements d'après 2005.