
De par sa conception, les bâtiments du nouveau lycée épousent les formes de son environnement.
À Gignac (34), au pied de la colline, le nouveau lycée Simone Veil prolonge le relief de ce paysage rural. « Les toitures des bâtiments les plus bas sont des jardins soulevés en courbe douce, comme si le sol naturel remontait sur les toits pour les modeler en formes libres et offrir au lycée « un cœur vert » », décrivent les architectes de l’agence Hellin Sebbag. Abritant le CDI et la cantine, ils forment deux côtés de la cour autour de laquelle les ouvrages s’organisent. Les deux autres, dédiés à l’enseignement, sont équipés de panneaux photovoltaïques. 3 400 m² sont ainsi concernés, « pour atteindre les niveaux de performance d’un bâtiment à énergie positive ».
Jonction toiture-façade
Pour réduire encore un peu plus l’impact environnemental de l’équipement, la structure est en bois, tout comme les éléments porteurs des toitures. Les exigences d’étanchéité à l’air étaient elles aussi importantes. « La combinaison de ces deux principes a nécessité la mise en œuvre de dispositions constructives spécifiques, notamment pour le raccordement entre le pare-vapeur de la toiture soudé et le pare-pluie de la façade qui lui supporte mal la flamme », explique Paul Valens, responsable du service travaux au sein de l’agence de Montpellier de Soprema Entreprises, en charge du lot. Pour traiter l’ensemble de ces jonctions, les compagnons ont collé des bandes de bitume renforcées par une feuille d’aluminium autoadhésive pour s’affranchir du recours au chalumeau.
Pour garantir le classement BRoof T3 (qui valide leur résistance au feu lorsqu’il vient de l’extérieur) des toitures productrices d’énergie, sur le pare-vapeur, un premier lit d’isolant en perlite expansée de 50 mm joue le rôle d’écran thermique tel que défini dans l’arrêté du 25 juin 1980. Une deuxième couche de 140 mm d’isolation en polyuréthane complète ses performances thermiques et supporte une étanchéité bicouche bitumineuse. Les panneaux photovoltaïques y sont rapportés sans percement via un système de plots équipés d’un plastron soudé sur la membrane.

Julien Thomazo
Les panneaux photovoltaïques sont rapportés en toiture via un système de liaisonnement sans percement de l'étanchéité.
Géosynthétique
« Pour les 2 400 m² de toiture végétalisée, la mise en œuvre d’un unique lit d’isolant en polyuréthane (160 mm d’épaisseur) s’avérait suffisante au regard de la sécurité incendie en raison de la présence des 10 cm d’épaisseur de substrat », précise Paul Valens. Le procédé de végétalisation extensive en rouleaux dissimule, pour plus d’esthétisme, un système d’arrosage goutte-à-goutte. En dessous, et par-dessus les membranes d’étanchéité bicouche bitumineuse traitées anti-racine, un géotextile d’1 cm d’épaisseur à base de fibres synthétiques et muni d’une face à la structure cannelée a été déroulé sur l’ensemble de la partie courante. En effet, l’ouvrage étant en pente, il permet d’éviter le glissement du substrat. Ce dénivelé a également donné du fil à retordre à la mise en œuvre : la pose des membranes d’étanchéité notamment a été effectuée en binôme par les intervenants. « L’un maintenait le rouleau pendant que l’autre le soudait en plein », décrit le responsable du service travaux. En périphérie, des garde-corps provisoires prévenaient des risques de chute.
Un an et demi de travaux a été nécessaire pour réaliser l’ensemble, entre octobre 2019 et février 2021. Des délais allongés par la crise sanitaire.

Jean-Pierre Porcher
En raison de la pente, le procédé de végétalisation intègre un géotextile pour éviter au substrat de glisser.
Et aussi…
Au total, 10 000 m2 de systèmes d’étanchéité (pour 14 000 m2 de surface de plancher) ont été mis en œuvre en toiture du lycée Simone Veil à Gignac (34) :
- 3 400 m2 de toiture photovoltaïque sur élément porteur en bois ;
- 2 400 m2 de toiture végétalisée sur élément porteur en bois ;
- 900 m2 de toiture photovoltaïque sur élément porteur en béton ;
- 2 100 m2 de toiture gravillonnée sur élément porteur en béton ;
- 580 m2 d’étanchéité autoprotégée sur élément porteur bois.
Les intervenants
Maître d’ouvrage : Région Occitanie Pyrénées Méditerranée
Architecte : Hellin-Sebbag Architectes Associés
Entreprise d’étanchéité : Soprema Entreprises, agence de Montpellier
Les produits
Procédé photovoltaïque : Soprasolar
Étanchéité : Soprastick SI 4 + Elastophene Flam 25 ARD T3 (Soprema)
Végétalisation : Toundra (Sopranature)
Étanchéité sous végétalisation : Soprafix HP + Sopralène Flam jardin (Soprema)
Isolant perlite : Fesco (Sitek Insulation)
Isolant polyuréthane : Effigreen Alu et Effigreen Duo (Soprema)
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