Performances et esthétique pour la toiture d’une concession Mercedes

La nouvelle concession Mercedes de Sausheim (68) est composée d’un bâtiment abritant deux volumes : un atelier et un showroom. Comme souvent dans ce secteur, elle se devait de répondre à un concept architectural imposé par la marque automobile. Avec une particularité cette fois-ci : ce dernier a évolué en plein chantier de construction du site. « La périphérie de la toiture en casquette devait, au départ, être soutenue par des poteaux, explique l’architecte Jérôme Devaux (agence Rey de Crécy), maître d’œuvre du projet. Il a fallu finalement les supprimer côté façade principale. La charpente métallique a dû par conséquent être redimensionnée pour supporter le porte-à-faux ainsi créé. »

Procédé d’étanchéité renforcé

De la même manière, l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la partie atelier avait été envisagée mais pas encore actée. Ils ont finalement été mis en place tout de suite. « L’ajout éventuel d’une centrale avait été anticipé. Le complexe d’étanchéité a été renforcé à cet effet », précise Terence Monnot, conducteur de travaux au sein de l’agence de Mulhouse de Soprema Entreprises. Sur le bac acier perforé prélaqué plus haut et plus épais que dans les cas de toiture classique, un feutre noir a été rapporté afin de camoufler l’isolant en laine de roche. Ce dernier, posé en deux lits avec interposition d’un pare-vapeur (60 mm en-dessous +140 mm au-dessus), affiche une classe de compressibilité C. Cette disposition constructive permet de gérer, en plus des performances thermiques et d’étanchéité à l’air, l’acoustique à l’intérieur des locaux, grâce aux perforations du bac et au premier lit d’isolant. « L’étanchéité est assurée par un complexe bicouche bitumineux avec une deuxième couche traitée contre la propagation d’un feu venant de l’extérieur. L’ensemble est ainsi classé BRoof(t3) », précise l’étancheur. Chaque élément est fixé mécaniquement avec un doublement du nombre habituel de fixations au m². Les panneaux photovoltaïques ont ensuite été liaisonnés à la toiture via un système de plots équipés de plastrons bitumineux soudés directement à l’étanchéité et porteurs de rails supports. 600 m² de panneaux, soit 332 unités, fixés grâce à 850 plots produisent ainsi depuis presque un an avec une puissance de 100 kWc. « L’électricité est autoconsommée, souligne l’architecte. Les concessions automobiles sont très énergivores en raison du grand nombre d’équipements qu’elles nécessitent. Auxquels il faut ajouter aujourd’hui les bornes de recharge des véhicules électriques de plus en plus nombreux. Le choix du photovoltaïque a aussi été fait pour accompagner l’évolution des produits. » La démarche est également marketing, avec un écran d’affichage qui informe en temps réel sur la quantité d’énergie produite et consommée par et dans le bâtiment.

Sur les 1 000 m² de showroom, c’est l’esthétique qui a été privilégiée. « Nous avons mis en œuvre un bac support prélaqué équipé de recouvrements longitudinaux spécifiques permettant de cacher les fixations en sous-face », rappelle Terence Monnot. Les vis ne peuvent être positionnées que sur ces plages. « Cela ne pose pas de problème pour le pare-vapeur. En revanche, les fixations de la première feuille du bicouche, elles, sont camouflées. Nous avons marqué chaque emplacement au cordeau à tracer pour nous assurer du bon alignement de l’ensemble.» Le reste du procédé est identique à celui mis en œuvre en toiture de l’atelier. Seule la classe de compressibilité diffère (B) car la toiture-terrasse n’est pas exploitée.