Des plaques de verre trempé sont collées à la dalle béton. Des pinces viennent renforcer la fixation. © Cédric Meravilles
Des plaques de verre trempé sont collées à la dalle béton. Des pinces viennent renforcer la fixation.
L’ensemble des toitures-terrasses du musée dédié à Pierre Soulages participe à l’architecture du site. Jeux de reflets, prolongement des façades…, la multiplicité des traitements et les solutions de protection de l’étanchéité font varier les effets.

Pierre Soulages est l’un des peintres contemporains français les plus connus dans le monde. Ses œuvres sont visibles dans près de 90 musées et on ne compte plus les expositions qui lui ont été consacrées : Saint-Pétersbourg, Paris, Berlin, Rome… Figure majeure de l’abstraction, l’artiste a aujourd’hui 95 ans et plus de 1 500 créations à son actif. En faisant don de 500 d’entre elles à la communauté d’agglomération du Grand Rodez, il offre à sa ville natale la possibilité de lui dédier un musée.

Projet urbanistique

Imaginé par les architectes catalans de l’agence RCR Arquitectes, associés à leurs confrères français Passelac et Roques Architectes, représenté par Yann Lodey, architecte d'opération, le bâtiment revendique un rôle de « plateforme de référence pour la découverte de la création moderne et contemporaine internationale, auprès du plus grand nombre ». L’artiste a été consulté dès le départ du projet. Ses exigences : que le musée soit « inhabituel », qu’il s’écarte de la conception d’un parcours monographique conventionnel et enfin, qu’il soit accueillant, avec des enchaînements de volumes, des salles adaptées à la variété des œuvres présentées.

« L’ouvrage a été conçu à l’image des œuvres de Pierre Soulages, diverses et homogènes à la fois », précise l’architecte François Roques. Situé en plein cœur du jardin public du Foirail, il s’inscrit dans le projet d’urbanisme et de renaissance du lieu. Ses 6 000 m² sont composés d’un socle surmonté, au nord, de cinq émergences aux volumes différents. Les façades sont habillées d’acier Corten rouge sombre qui se patine avec le temps, « un matériau qui ne détruira pas le rapport au paysage », souligne l’artiste lui-même.

Parements de dalles sur plot

Les toitures-terrasses, mises en œuvre sur plancher collaborant pour alléger en partie la structure métallique, participent à l’écriture architecturale de l’ensemble. Certaines sont visibles du parc ou des points culminants de l’ouvrage. Elles ont par conséquent été traitées à la manière d’une cinquième façade. Ainsi, le toit du socle de 1 000 m², paré de plaques de verre, joue le rôle d’un miroir dans lequel se reflètent les différents volumes et offre des vues changeantes selon l’heure, la saison et la météo. La toiture de l’auditorium (140 m²), quant à elle, a été conçue comme un prolongement de la façade avec des parements en Corten. « «Elle permet d’unifier le volume en créant un véritable monolithe », explique l’architecte. Ces effets ont été rendus possible grâce à la protection du complexe d’étanchéité par dalles sur plot en béton de 60 X 60 cm qui servent de support aux plaques de verre trempé et d’acier. Le calepinage a été défini pour aligner les joints des parements de façades avec ceux des revêtements en toiture. « Pour garantir la résistance à l’arrachement et répondre aux exigences du contrôleur technique, nous les avons fixées aux dalles béton à l’aide d’une colle acrylique développée originellement pour la marine, explique Frédéric Legrux, conducteur de travaux pour l’entreprise d’étanchéité Delbès en charge du lot. Nous avons en outre mis en œuvre à chaque angle des pinces qui liaisonnent les parements aux dalles en béton. » Les complexes d’étanchéité sont composés d’un pare-vapeur, d’un isolant*, d’un écran d’indépendance et d’une membrane d’étanchéité bitumineuse monocouche autoadhésive avec joints soudés et couvre-joint.

Variété de produits

« En tant qu’étancheur, ce chantier se caractérise par la diversité des protections mises en œuvre », poursuit Frédéric Legrux. En plus du travail sur les toitures-terrasses, l’entreprise est également intervenue sur les 150 m² de coursives destinées au personnel du musée traités avec des dalles sur plot en céramique grise. Un complexe d’étanchéité sur bac acier avec une isolation en laine de roche de 40 mm d’épaisseur a également été mis en œuvre ainsi qu’un système bicouche bitumineux autoprotégé sur l’auvent surmontant l’entrée du musée sur une quinzaine de mètres et 600 m² de terrasse jardin sur dalle béton.

La première pierre du musée avait été posée par Pierre Soulages lui-même en octobre 2010. Les travaux d’étanchéité ont quant à eux duré 16 mois. L’ouverture s’est déroulée le 30 mai dernier, en présence de François Hollande et de l’artiste.

*Sur le socle : épaisseur de 140 mm de polystyrène. Sur l’auditorium : épaisseur de 100 mm de polyuréthane.

Les intervenants

Maître d’ouvrage : Communauté d’Agglomération du Grand Rodez

Maîtres d’œuvre : RCR Arquitectes / Passelac et Roques Architectes

Entreprise d’étanchéité : Delbès Etanchéité

Les produits

Isolants : Knauf Therm TTI TH 36 SE (Knauf) et Eurothane BR Bio (Recticel)

Etanchéité monocouche : Teranap JS (Siplast)

Etanchéité bicouche : Adepar JS et Paradiene 30.1 GS (Siplast)

Complexe de végétalisation : Préflex + Graviflex (Siplast)