Une demande de la DGEC à la filière photovoltaïque suscite beaucoup d’inquiétudes. Et si les installations de 100 à 500 kWc faisaient les frais des restrictions budgétaires annoncées ?

 
 

Trois jours, dont deux de week-end : c’est ce que la DGEC a laissé à la filière photovoltaïque pour savoir par quel bout elle préférait être sacrifié. Vendredi 24 mai, l’administration a en effet ouvert deux voies possibles pour restreindre le rachat d’électricité pour les installations entre 100 et 500 kWc, qui sont aujourd’hui en guichet ouvert, c’est-à-dire que toute installation peut prétendre au raccordement. Deux options ont été ouvertes par la DGEC : soit abaisser de 500 à 100 kWc le seuil d’appels d’offres, soit définir un volume annuel maximal, au-delà duquel le tarif d’achat ne s’appliquerait plus. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan ont refusé de choisir en si peu de temps, les deux branches de l’alternative constituant un coup de frein considérable à l’essor du solaire.

Contradictions

« Ce segment, qui correspond aux grandes toitures, représente 200 000 chantiers  par an », détaille Jules Nyssen, président du SER. Ce dernier souligne la contradiction entre le discours de Bruno Le Maire à Manosque il y a un mois, qui annonçait 130 GW de puissance solaire installée en 2035 (soit 6 GW de plus par an, quand seuls 3 GW ont été installés l’an dernier), et un tel coup de frein annoncé brutalement. Surtout quand l'Etat encourage l'émergence de gigafactories dans le photovoltaïque pour relocaliser la production. La filière rappelle également que dans la période où les prix de l’électricité ont grimpé en flèche, l’Etat a gagné beaucoup d’argent grâce à la revente via EDF OA  de l’électricité photovoltaïque. Des gains visiblement déjà oubliés, maintenant que les prix redescendent…

Le SER et Enerplan ont saisi le cabinet de Bruno Le Maire. A suivre !