Plus en détail, la reprise semble être là pour la construction de maison individuelle, avec une hausse des mises en chantiers de 4,0 % en glissement bisannuel sur le premier semestre 2021.
De même, la situation s’améliore - doucement - en amélioration-entretien. Le chiffre d’affaires global du marché reste effectivement inférieur de près de 5 % par rapport au premier semestre 2019, mais la tendance est à la hausse en ce qui concerne la rénovation énergétique du logement, à +4,1 %. « Cette dynamique, largement impulsée par MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie, permettra un quasi-retour au niveau d’avant crise d’ici fin 2021 pour l’ensemble de l’amélioration-entretien, surtout si l’effet des 4 214 projets de rénovation énergétique des bâtiments d’État retenu dans « France relance » s’amplifie », a déclaré Olivier Salleron.
À l’inverse, la construction de logements collectifs et de bâtiments non résidentiels est en difficulté. Si le premier segment s’améliore de 3,5 % sur deux ans, il semble surtout s’agir d’un effet lié au report des projets de 2020. Parallèlement, on note un recul des permis et des ventes d’environ 7 %. « Ces informations sur le début 2021 nous conduisent à réviser nos prévisions à la marge. Nous anticipons aujourd’hui un repli de 5 % de l’activité par rapport à 2019 », a indiqué Olivier Salleron, rappelant toutefois que les carnets de commandes restent quant à eux fournis, avec des perspectives d’activité bien orientées.
Dynamique de l’emploi
La bonne santé des carnets de commandes explique en partie la dynamique de l’emploi dans le secteur. Près de 70 000 postes ont été créés dans le bâtiment par rapport au premier semestre 2019, et ce malgré la perte de 5 300 équivalent-emplois à temps plein en intérim.
Afin de poursuivre cette tendance, la FFB a signé le 15 avril dernier une convention nationale afin de favoriser l'accès aux entreprises du bâtiment à 15 000 jeunes, demandeurs d'emploi et stagiaires issus prioritairement des quartiers de la politique de la ville et ressortissants hors UE. Une convention signée avec les ministères du Travail, de l'Emploi et de l'insertion, du Logement et celui de la Ville.
Enfin, la FFB « salue l’annonce du premier ministre de prolonger pour six mois, jusqu'au 30 juin 2022, des aides de « France Relance » en faveur de l'apprentissage ».
Des propositions pour la suite
Pour travailler dans le bon sens et amplifier la dynamique du bâtiment, la Fédération souhaite suggérer au gouvernement plusieurs mesures :
- Le soutien face à la crise des matériaux avec la prise en charge totale de l’activité partielle si elle est provoquée par une pénurie de matériaux ou matériels à installer et le droit à mobilisation immédiate du carry back sur les comptes arrêtés tant que la crise perdure, c’est-à-dire au moins jusqu’à la fin du premier trimestre 2022.
- Permettre le redémarrage du neuf dans les grandes agglomérations grâce à des demandes portées par la Commission Rebsamen comme la mise en place auprès des préfets de Région d’une instance de médiation sur les refus totaux ou partiels de permis.
- Un accompagnement financier, dans la cadre du projet de loi de finances, des surcoûts de la RE2020 sous forme de crédit d’impôt sur les annuités d’emprunt ou d’une subvention
Gare à la crise des matériaux
Les prix restent à la hausse en septembre, notamment pour les produits en bois, PVC et acier. Si les entreprises semblent « faire avec » pour le moment, dans un effort partagé avec les donneurs d’ordres, les trésoreries se détériorent peu à peu, alors que les marges peinent toujours à se redresser. Sans compter que les difficultés d’approvisionnement désorganisent les chantiers et compliquent la réponse aux appels d’offres. « Il faut saluer le travail engagé par la Médiation des entreprises qui a permis de débloquer plusieurs situations inextricables, même si cela ne suffit pas à compenser le problème général », a expliqué Olivier Salleron, président de la Fédération Française du bâtiment, lors de sa conférence de presse de rentrée.