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Lors de son assemblée générale annuelle, la CSFE a réaffirmé son rôle d'interlocutrice unique de toute une filière. La rédaction de multiples documents techniques, achevés ou à venir, permet aux acteurs du secteur de bénéficier de référentiels pour tous les types de toitures-terrasses, quelle que soit la nature de l'élément porteur, de son revêtement ou de son usage.

C'est à Toulouse que s'est déroulée l'Assemblée générale 2018 de la Chambre syndicale française de l'étanchéité (CSFE) les 21 et 22 juin dernier au centre des congrès Pierre Baudis. Quelques 240 étancheurs et industriels de l'étanchéité ont assisté aux présentations et débats. Philippe Meslage, président sortant réélu pour un nouveau mandat de trois ans, est revenu sur les événements de l'année 2017 avec, en premier lieu, la crise du polyuréthane. « Si les prix d'achat des produits isolants en polyuréthane restent élevés, les délais de livraison sont revenus à la normale, a-t-il expliqué.

Les entrepreneurs ont subi des pertes de marge mais la pénurie a également eu un effet positif : l'opportunité de diversifier les savoir-faire en ayant recours à d'autres matériaux d'isolation. » L'année écoulée a également vu la mise en place d'un groupement de spécialité « asphalte », présidé par Jean Passini, dirigeant de SNA. Sa mission sera, entre autres, de rédiger des Règles professionnelles dédiées. « Désormais, la CSFE représente l'ensemble des métiers de l'étanchéité et assoit sa position d'interlocuteur unique de la filière », s'est réjoui Philippe Meslage.

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Autre grand sujet abordé : la parution des nouvelles Règles professionnelles sur « la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées » ( voir dossier p. 17 ). « Avec plus de dix millions de mètres carrés de végétalisation mis en œuvre, nous bénéficions de nombreux retours d'expérience qui nous ont permis d'affiner nos préconisations techniques sur l'arrosage, l'entretien ou encore le choix des plantes. Le texte conserve la notion de lot unique et consacre la traditionnalité des pratiques actuelles pour garantir leur assurabilité dans de bonnes conditions », a précisé Philippe Driat, délégué général de la CSFE. Christophe Juif, nouveau président de l'association des toitures et des façades végétales (Adivet) également signataire du document (tout comme l'Enveloppe métallique du bâtiment), a souligné le fait que cette actualisation technique « va permettre la montée en gamme de ces ouvrages tant du point de vue de la variété des procédés que de leur durabilité. » Il a également annoncé que des Recommandations professionnelles sur l'agriculture urbaine étaient en préparation en association avec la CSFE.

Parmi les autres travaux en cours au sein de la Chambre syndicale : la révision de plusieurs référentiels. C'est le cas pour les NF DTU 43.3, 43.4 et 14.1 (cuvelage), les Règles professionnelles relatives aux systèmes d'étanchéité liquide de 1999, celles touchant à l'isolation sur élément porteur en tôles d'acier nervurées et les recommandations Pacte sur les terrasses accessibles en bois. Les systèmes d'étanchéité avec protection par enrobé, l'isolation avec pose en indépendance, les lanterneaux, les couvertines et les étanchéités protégées par des dalles sur plots en céramique constituent également de prochains chantiers.

TRANSITION NUMÉRIQUE

La CSFE a également annoncé l'évolution de la commission BIM vers une commission « transition numérique » qui permettra entre autres « d'évaluer les habitudes de travail des acteurs du secteur, les attentes des clients, les exigences envers les fournisseurs… », a expliqué Philippe Meslage. Les travaux ont débuté au mois de septembre.

En parallèle de ces annonces, plusieurs invités se sont également exprimés devant l'assemblée, à commencer par Jacques Chanut. Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) est revenu sur l'actualité du secteur, les bonnes et les mauvaises nouvelles : loi de Finance, loi Elan, loi Pacte, apprentissage, emploi, travail illégal, rénovation énergétique, réglementations… « Il ne peut pas y avoir de croissance économique sans le bâtiment , a rappelé le président de la FFB. Mais le secteur demeure fragile et il faut rester vigilant. » La filière est en effet au cœur de nombreux enjeux. Les résultats de la construction neuve repartent à la baisse après plusieurs mois de reprise. Les problématiques environnementales sont plus que jamais présentes, comme l'ont montré, lors de l'Assemblée générale, la conférence du philosophe Dominique Bourg et les échanges entre les intervenants de la table ronde consacrée à la ville face aux changements climatiques. La future réglementation environnementale prévue pour 2020 est une étape mais ne pourrait constituer un aboutissement. Le bâtiment doit être replacé au sein de son environnement et non comme une entité au fonctionnement indépendant.