Pour remplir les attentes des utilisateurs, notamment esthétiques, les platelages en bois en protection de terrasses avec étanchéité doivent être conçus et réalisés en respectant les règles de l’art appropriées, avec des matériaux aux caractéristiques bien définies

01.RÉFÉRENTIEL
Quelles sont les règles pour réaliser un platelage bois protégeant une terrasse étanchée accessible aux piétons ?

Cet ouvrage fait l’objet d’un référentiel depuis juin 2017 : les « Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des toitures-terrasses et balcons étanchés avec protection par platelage bois ». Le document définit les dispositions quant au choix des matériaux, à la conception et à la mise en oeuvre ainsi que les spécificités liées au maintien de l’accès aux points singuliers. Il présente des tableaux de cas précalculés des lames et lambourdes ainsi que des règles relatives à l’organisation de chantier, à la dévolution du marché de travaux et aux opérations d’entretien. Attention, il existe un autre référentiel, le NF DTU 51.4 « Travaux de bâtiment - Platelages extérieurs en bois ». Mais, comme écrit au §1 Domaine d’application de la partie 1.1 du document, il ne vise pas les platelages extérieurs en bois participant à la protection des systèmes d’étanchéité des toitures-terrasses. En effet, les platelages bois pour protection d’étanchéité font partie intégrante de l’ouvrage d’étanchéité. À ce titre, ils sont assujettis à la garantie décennale. En conséquence, les travaux décrits dans les Règles professionnelles (RP) prennent en compte une durabilité des bois plus importante que celle définie dans le NF DTU.

Seuls les bois compatibles avec la classe d’emploi 4 hors sol (sans contact avec le sol) sont envisagés. Le choix des essences utilisables est plus réduit et le seul principe de pose envisagé est le lambourdage posé sur plots. Le lambourdage croisé (mise en oeuvre d’un premier lit de lambourdes sur lequel est fixé perpendiculairement un deuxième lit de lambourdes) est requis pour des lames constituées d’un bois peu stable. Le dimensionnement des lames et lambourdes est également plus contraignant : la flèche totale finale des lambourdes est limitée à L/400 (contre L/200 dans le NF DTU 51.4 révisé, à paraître prochainement). De même pour le dimensionnement des lames, leur flèche est limitée à 3 mm contre 5 mm dans le NF DTU.

La mise en oeuvre du platelage bois conserve les principes énoncés dans le NF DTU 43.1 « Travaux de bâtiment - Etanchéité des toituresterrasses et toitures inclinées avec éléments porteurs en maçonnerie en climat de plaine », pour les protections d’étanchéité par dalles sur plots. Elle tient compte des spécificités liées aux complexes d’étanchéité, en particulier la pression maximale admise sur le revêtement d’étanchéité et, s’il existe, sur l’isolant thermique support. Elle intègre aussi le maintien de l’accès aux relevés et autres points singuliers de la terrasse.

02. BOIS
Quels sont les matériaux
utilisables pour les lames et lambourdes ?

Les lames doivent être en bois massif, à bords droits. Les assemblages de type rainure et languette sont proscrits car, en tant que zone de faiblesse vis-à-vis de la durabilité du bois, ils peuvent nuire à la salubrité en bout de lame. Les lambourdes sont en bois massif ou en bois massif abouté. Les bois doivent avoir une aptitude à l’usage en classe d’emploi 4 hors sol. Les RP fournissent, en annexe A, une liste des principales essences résineuses, feuillues tempérées et feuillues tropicales qui conviennent. Sont indiqués pour chacune d’elle, sa classe de dureté, son niveau de stabilité, son élancement maximal (l/e), son épaisseur minimale et la possibilité ou non d’une pose en lambourdage simple. Rappelons que les RP ne visent pas les matériaux composites, qui ne font d’ailleurs à ce jour l’objet d’aucun référentiel.

03. CARACTÉRISTIQUES
Quelles informations doivent apporter les fournisseurs dans leurs fiches techniques ?

Pour garantir le respect des RP et réaliser un ouvrage pérenne dans le temps, les fiches techniques des bois doivent mentionner les données minimales suivantes :

• l’essence des bois. Elle doit être utilisable en classe d’emploi 4 hors sol.

• la masse volumique caractéristique des lames et lambourdes. Selon qu’elle est inférieure ou pas à 600 kg/m3, elle influe sur le diamètre minimal des vis de fixation sur la lambourde.

• la classe de résistance (valeur caractéristique de résistance en flexion), indispensable pour le dimensionnement des lames et lambourdes. Elle doit être au moins C18 pour les résineux et D18 pour les feuillus. 

• l’aptitude à la classe d’emploi. Elle intègrera l’attestation de traitement normalisée conforme à la norme NF B50-105-3-§ 7 en cas de bois à durabilité conférée, avec conditions particulières d’usinage et de retraitement complémentaire appliqué sur la mise à nu définies avec la station de traitement.

• la teneur en humidité. Elle va conditionner l’écartement des lames à la pose (se reporter au tableau des largeurs de cales de pose entre lames, selon l’humidité à la pose). Il faut viser une humidité comprise entre 18 % et 22 %, avec une largeur des cales de pose de 5 mm. Il peut toutefois être intéressant, pour améliorer la stabilité des bois mis en oeuvre, de les sécher davantage. Avec une humidité de 12 % à 17 %, l’épaisseur des cales sera alors de 7 mm. Pour les bois traités par autoclave, l’humidité peut atteindre, à la mise en oeuvre, un maximum d’environ 30 % pour les essences métropolitaines, correspondant au point de saturation des fibres (PSF). La largeur des cales sera alors minimale, soit 3 mm.

• la classe de dureté. Elle permet de comparer la dureté de surface des essences de bois. Une classe minimale peut être demandée par les Documents particuliers du marché (DPM) si des exigences esthétiques liées au trafic sont attendues.

• le niveau de stabilité (PS : peu stable, MS : moyennement stable, S : stable). Il indique si le bois est plus ou moins sujet à déformation, fendage, gerces. Pour des lames en bois PS, prévoir un lambourdage croisé.

• les caractéristiques géométriques (valeurs commerciales données à une humidité cible de 18 %) :

➤ 21 mm ≤ épaisseur e ≤ 52 mm ;
➤ 90 mm ≤ largeur l ≤ 140 mm, avec l/e respectant l’élancement maximal donné pour l’essence de bois considérée ;
➤ section minimale : 2200 mm² ;
➤ longueur maximale : 6 m. 
➤ largeur minimale :
- 45 mm pour les lames filantes ;
- 60 mm au droit des raccords de lames pour des vis de diamètre 5 mm ;
- 68 mm pour des vis de diamètre 6 mm ;
- 79 mm pour des vis de diamètre 8 mm.
➤ hauteur :
- au moins égale à 1,5 fois l’épaisseur des lames du platelage + 8 mm ;
- au moins égale à 2,2 fois l’épaisseur des lames de platelage dans le cas de lames en feuillu et de lambourdes en résineux.
➤ section minimale : 2200 mm². 

• les tolérances d’aspect des lames. Elles correspondent aux exigences minimales (noeuds, présence d’aubier, flaches, gerces, fentes, défauts de fils, pourriture, échauffure, galeries d’insectes…) selon les critères définis au tableau A.2 des RP.

04. VÉRIFICATION
Quels contrôles faut-il effectuer à la livraison des lames et lambourdes ?

En plus de la vérification des données figurant dans la fiche technique des matériaux pour lames et lambourdes, il est indispensable, à leur réception, de vérifier :

• leur teneur en humidité. Le contrôle s’effectue avec un humidimètre à pointes conforme à la norme NF EN 13183-2 et conditionne l’épaisseur des cales à utiliser.
• leurs caractéristiques géométriques.
• les tolérances d’aspect des lames.

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