Pour déjouer les phénomènes d’îlots de chaleur urbains, améliorer le confort d’été et réduire les consommations énergétiques liées à l’utilisation de climatisation, la pose de membranes réfléchissantes sur les toits terrasses est une solution de plus en plus plébiscitée.

Cool Roof en français se traduit par surface réfléchissante. Son principe est d’apposer sur une toiture terrasse une membrane d’étanchéité au fort pouvoir de réflectivité et d’émissivité. Cette dernière pouvant être constituée d’un revêtement bitumineux, synthétique (PVC, FPO…) ou liquide. La technique séduit surtout aux Etats-Unis mais elle est aussi de plus en plus plébiscitée sous nos latitudes. Si bien qu’aujourd’hui, tous les fabricants de membranes d’étanchéité proposent à leur catalogue ce type de revêtement : Soprema (Soprastar et Flagon Energy +), Siplast (Paradiene CR), Axter (Topreflect), Iko (Iko Duo Reflect), Derbigum (Derbibrite NT), Sika Sarnafil (Solar Reflective) ou encore Renolit (Alkorbright) et UltraPly TPO (Firestone).

Baisser la température de surface

L’atout majeur du procédé est qu’il représente un des éléments de réponse à l’une des principales problématiques rencontrées en zone urbaine : l’îlot de chaleur. Ce phénomène se manifeste par l'élévation de température localisée en milieu urbain par rapport aux zones rurales voisines que l’on ressent particulièrement en période de canicule.

Le principe de la toiture-terrasse réfléchissante part d’un constat : l’échauffement des membranes d’étanchéité bitumineuse peut faire grimper les températures de surface jusqu’à 80°C. Elle participe donc pleinement à l’entretien de la chaleur généralisée de l’atmosphère. Souvent de couleur claire, le Cool Roof, lui, joue sur la réflectivité et l’émissivité du matériau. Il permet de réfléchir le rayonnement solaire incident sans augmenter significativement la température de surface. Résultat, cette dernière dépasse rarement les 40°C. Il produit en outre un deuxième effet bénéfique : le ralentissement du vieillissement d’une membrane moins sollicitée thermiquement. En effet, réduire la température de surface signifie également limiter les variations de température entre le jour et la nuit. Moins de stress thermique pour la toiture donc mais également pour les équipements techniques en terrasse (climatisation, centrale de traitement d’air…) dont l’efficacité dépend aussi de la température de leur environnement.

Economies d’énergie

Ne pas réchauffer l’extérieur, c’est bien. Si en plus, on peut aussi limiter l’élévation de température à l’intérieur, c’est mieux. Or, réduire la température en surface de toiture permettrait de gagner un ou deux degrés dans les pièces situées en dessous. Le confort d’été est donc amélioré avec un moindre recours à la climatisation, voire pas de climatisation du tout. Et les bénéfices sont visibles sur la facture énergétique. Néanmoins, l’hiver, la membrane réfléchissante limite aussi les apports solaires et peut entraîner une augmentation des besoins en chauffage. C’est pourquoi le niveau d’économies varie selon le climat, la typologie du bâtiment, son orientation, l’isolation thermique de la toiture, son albedo ou encore la surface de vitrage… Pour un bâtiment dont les besoins s’expriment d’avantage en termes de climatisation, l’utilisation d’un Cool Roof permet de réaliser des économies d’énergie, quelle que soit la résistance thermique de la toiture pour différentes conditions climatiques en France. A contrario, si le bâtiment n’est pas climatisé, le confort est amélioré mais les économies d’énergie sont nulles. Par conséquent, le calcul ne peut se faire qu’au cas par cas.