Chaque ouvrage composant le nouvel ensemble de logements sociaux de la ZAC la Pièce d'Alçon à Menucourt dispose d'une toiture-terrasse végétalisée. Certaines sont mises en œuvre sur des pentes de plus de 20 % et ont nécessité l'ajout d'un système de retenue.

À une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Paris, la nouvelle ZAC de la Pièce d'Alçon est destinée à prendre une part importante dans le développement de la ville de Menucourt (95).

« Elle doit permettre de conforter la commune dans son rôle de pôle secondaire de l'agglomération de Cergy-Pontoise », explique-t-on au sein de Cergy-Pontoise Aménagement*. Pour accompagner cette ambition, accueillir de nouveaux habitants et répondre aux exigences de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU)**, un programme de construction de 70 logements sociaux sera bientôt livré.

Il comprend différentes typologies d'ouvrages : sept maisons en bande avec garage attenant, quatre maisons doubles, quatre bâtiments intermédiaires et deux collectifs. L'ensemble s'élève sur une parcelle à fort dénivelé, sur un site bordé d'un bois et d'un ensemble pavillonnaire avec des toitures à pans. Cet environnement a inspiré l'agence d'architecture AGMP, maître d'œuvre du projet, quant à son choix de traitement des toitures. « La pente est un élément très présent que nous avons repris en toiture des immeubles et des maisons. Cette configuration permet aussi d'offrir aux regards la végétalisation que nous avons choisie d'y installer afin de faire écho à la forêt limitrophe. Seules les toitures végétalisées des garages sont plates », précise Michaël Placidi, architecte au sein de l'agence et maître d'œuvre du projet.

Les travaux, réalisés par l'entreprise d'étanchéité Beci BTP ont commencé au début de l'année 2016. Ils sont prévus pour s'achever à la fin du mois de juin. Point commun à l'ensemble de ces ouvrages : des voiles béton et des charpentes métalliques forment leur structure. « Ce dispositif constructif permettait de mieux appréhender la complexité des volumétries. En effet, nous avons ainsi pu recourir à des profils fins adaptés aux longues portées. Seul un décaissé au centre des bâtiments de logements collectifs présente une terrasse en béton. Cette dernière rassemble les équipements techniques, tels que les moteurs de VMC, des panneaux photovoltaïques et les ouvrants de désenfumage des cages d'escalier, explique l'architecte. Ce mode de conception permet de dissimuler ces éléments disgracieux. »

RETENUES

Au total, un peu plus de 1 700 m² de systèmes de végétalisation ont été posés (1 020 m² sur les bâtiments intermédiaires, 510 m² sur les ouvrages de logements collectifs et 210 m² sur les garages des maisons). Les procédés mis en œuvre dans les cas de pentes inférieures à 20 % sont classiques : sur des bacs acier, un isolant en polyuréthane est fixé mécaniquement en deux lits (épaisseur : 90 mm et 110 mm pour les bâtiments collectifs et intermédiaires, deux fois 60 mm pour les garages). La présence d'un plafond coupe-feu 1/2 h permet de satisfaire la réglementation incendie. Une étanchéité bitumineuse bicouche traitée anti-racine, avec une première feuille auto-adhésive et une deuxième soudée en plein, supporte un complexe de végétalisation composé d'une couche drainante, d'un substrat de 50 mm d'épaisseur et d'un tapis de plusieurs variétés de sedum précultivé. En revanche, « lorsque la pente est supérieure à 20 %, nous avons ajouté au procédé de végétalisation, un système anti-glissement. Il s'agit d'un réseau alvéolaire qui bloque le substrat et le maintient en place », souligne Gilles Guyoton, dirigeant de Beci BTP. Il est liaisonné directement à l'élément porteur à travers le complexe d'étanchéité. Des reprises d'étanchéité sont effectuées au niveau de chaque fixation.

Un système de retenue est mis en place en bas de pente. Enfin, une nappe de répartition, prévue pour optimiser les ressources en eau et limiter le recours à l'arrosage d'appoint par aspersion, vient également compléter l'ensemble.

Le complexe mis en œuvre sur les terrasses techniques est quant à lui composé d'un pare-vapeur, de 230 mm d'épaisseur d'isolant en polyuréthane posés en deux lits (110 mm + 120 mm), d'une étanchéité bitumineuse monocouche protégée par 40 mm de gravillons. « Nous avons pu nous affranchir de la pose de garde-corps car les voiles béton et les rampants des toitures végétalisées encadrent cette terrasse », précise l'architecte. La mise en sécurité des toitures en pente est assurée par des lignes de vie.

                                                                                                                                                

Les intervenants

Maître d'ouvrage : Val d'Oise Habitat

Maître d'œuvre : Gruschkievitsch et Placidi (atelier AGMP)

Entreprise d'étanchéité : Beci BTP

Les produits

Isolants

- sur béton : Knauf Thane ET (Knauf)

- sur acier : Panel PIR Alu-T (Poliuretanos)

Etanchéité : Teranap JS (Siplast-Icopal) et Adepar JS + Graviflex (Siplast-Icopal)

Procédé de végétalisation : Le Prieuré