
Une nappe en béton unifie les anciens et les nouveaux bâtiments du site verrier de Meisenthal reconverti.
Le site verrier de Meisenthal poursuit sa reconversion
L’histoire de la verrerie de Meisenthal (57) ressemble à celle de nombreux sites artisanaux qui, après avoir connu le succès aux 19e et début du 20e siècle, pâtissent de la concurrence de la production industrialisée. L’usine ferme en 1969. Sauf qu’ici, à l’initiative d’une poignée de passionnés, l’Association des amis de la maison du verre, le lieu retrouve peu à peu de sa superbe depuis le début des années 1980. Cette reconversion a commencé par l’organisation d’expositions qui aboutit en 1983 à la création du musée du verre et du cristal. En 1992, le Centre international d’art verrier (CIAV) structure de valorisation, de sauvegarde et de redéploiement des savoir-faire traditionnels verriers, rallume un premier four de fusion. En 1996, le Collectif artistique de la halle de Meisenthal (Cadhame) investit la halle verrière pour y implanter un lieu de création et de diffusion culturelle pluridisciplinaire. Aujourd’hui, 25 personnes y travaillent, accompagnées par une centaine de bénévoles et les visiteurs se comptent, chaque année, en dizaine de milliers.
Un projet lancé il y a 20 ans
Ces transformations d’usage ont débuté au début des années 2000 avec une première phase de mise en sécurité de la halle verrière et d’une partie de la friche. Rapidement, les limites sont atteintes notamment en termes de fonctionnalités, d’équipements et de suivi des normes en vigueur. Il faut aller encore plus loin ! La Communauté de communes du pays de Bitche, en charge de la gestion du site, lance une première étude en 2011 sur les perspectives de reconversion architecturale pour consolider son développement. Le permis de construire est déposé en 2016. À la conception, l’agence So-Il en association avec l’agence Freaks. Les 21 lots sont attribués aux entreprises l’année suivante. L’étanchéité est confiée à l’agence de Metz de Soprema Entreprises.
Deux types de travaux ont été réalisés : une partie des bâtiments (la halle verrière, le musée et le CIAV) a été rénovée et une autre construite (intégrant notamment un accueil du public, une boutique, de nouveaux fours pour les verriers, des bureaux, un café et un restaurant), le tout avec l’aval de l’Architecte des bâtiments de France. Pour faire le lien entre ces différentes entités, « nous avons conçu un nouvel accueil recouvert d’une vaste nappe polyvalente en béton dont la finition lisse se retrouve en surface et en sous-face pour créer un effet monolithique », explique l’architecte du projet Ian Ollivier. « Cette dalle en béton, coulée sur place est supportée par des plots. Elle repose sur un procédé composé d’un pare-vapeur, d’un isolant en polyuréthane de 180 mm d’épaisseur et d’un complexe d’étanchéité bicouche bitumineux avec finition ardoisée », précise Fabrice Schmid, directeur de l’agence de l’entreprise d’étanchéité.
Végétalisation
Le même principe devait être appliqué sur le bâtiment du Centre international d’art verrier. « Nous avons finalement opté pour une toiture végétalisée qui ajoute à l’hétérogénéité des toitures présentes sur le site », souligne l’architecte. « En matière de conception du procédé d’étanchéité, nous avons conservé le principe du système inversé comme il avait été prévu au départ. Il était alors justifié par l’intervention a posteriori des maçons en charge de la dalle béton », note Fabrice Schmid. Sur l’élément porteur en béton, ce sont donc un complexe bicouche bitumineux (traité anti-racine) et une isolation de 80 mm d’épaisseur de polystyrène extrudé qui ont été posés avant la mise en œuvre de la végétalisation, sous forme de rouleaux précultivés. « Leur maintien est assuré par un système de retenue composé de plots métalliques implantés dans l’élément porteur sur lesquels sont fixées des cornières. »
Quant aux ouvrages rénovés, l’entreprise d’étanchéité est surtout intervenue sur la halle verrière pour remplacer les panneaux de polycarbonate existants et sur le musée. « Nous avons déposé les bardeaux bitumineux d’origine pour les remplacer par de l’ardoise », décrit le directeur d’agence. Principalement pour assurer le hors d’eau, la toiture a été traitée selon la méthode du sarking. « Après renforcement de la charpente, nous avons rapporté une structure métallique support d’un isolant en laine de roche de résistance thermique de R=4m².K/W et d’une membrane d’étanchéité. L’ensemble est complété d’un voligeage pour accueillir les ardoises. »
L’ensemble des travaux d’étanchéité a duré 3 ans pour une livraison au second semestre 2021.
Les intervenants
Maître d’ouvrage - Communauté de communes du pays de Bitche
Architectes - Agence So-Il en association avec agence Freaks
Cotraitants - Agence LFA, M.H. Ingénierie, dUCKS Scéno, Peutz, VPEAS, C2Bi
Entreprise d’étanchéité - Soprema Entreprises (agence de Metz)
Les produits
Membrane d’étanchéité sous dalle - Soprastick + Elastofène Flam 25 R (Soprema)
Isolant polyuréthane - Efigreen duo 100mm (Soprema)
Membranes sous végétalisation - Soprastick + Sopralène Flam jardin (Soprema)
Isolant polystyrène extrudé - Ravatherm XPS 300 80mm (Ravago Building Solution)
Procédé sarking - Sopravap Stick sarking (Soprema)
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