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Le 2 juin, le gouvernement a présenté un texte destiné à servir de base à la concertation publique sur la révision des contrats solaires antérieurs à 2011. La baisse annoncée des tarifs de rachat de l'électricité produite fait l'unanimité contre elle, de la part des acteurs du secteur.

Même si le gouvernement a précisé que "cette mesure concerne un très petit nombre d'installations photovoltaïques (environ 1 000 sur les plus de 500 000 installations solaires photovoltaïques raccordées) qui représente moins de 0,5 % de la production d'électricité nationale (et 5 % de la production renouvelable), mais qui concentre une part importante des subventions publiques (près d'un milliard d'euros par an)", les professionnels du secteur s'inquiètent.

Les pouvoirs publics justifient cette approche en rappelant que les tarifs de rachat de l'électricité produite signés entre 2006 et 2010, soit avant le moratoire de 2010, offraient une rémunération excessive à certains de leur titulaire. Faux, répondent les acteurs de la filière. Dans un communiqué commun, le syndicat des professionnels de l'énergie solaire (Enerplan), le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Solidarité renouvelables alertent sur le fait que " le niveau de coupe tarifaire que s’apprête à vivre la filière photovoltaïque est inédit. Il démontre, s’il était confirmé, une absence de compréhension de l’environnement économique des opérateurs solaires et de discernement quant au risque avéré de faillites en cascade pour les entreprises dont les centrales historiques vont se retrouver dans une équation financière insoluble. Ces entreprises sont aujourd’hui en danger du simple fait qu’une méthodologie erronée a été retenue".

Les organismes critiquent d'une même voix l'absence de prise en compte dans les futurs barèmes des coûts d'investissement et d'exploitation des centrales concernées, ce qui, mécaniquement surévalue les taux de rentabilité et "conduit à une baisse violente et injustifiée (jusqu'à -90 %) du tarif d'achat pour un grand nombre de centrales". L'intégration dans les textes d'une cause de sauvegarde (qui prévoit une possibilité d'analyse individuelle des dossiers) ne rassure pas, au contraire : "elle n'apporte en réalité aucune sécurité ni garantie aux producteurs. Elle ouvre une période d’incertitude de plus d’un an, correspondant à la période d’instruction par le régulateur de l’énergie et dont l’issue sera incertaine compte tenu du caractère totalement discrétionnaire de la clause."

La période de concertation publique qui s'ouvre s'annonce houleuse.