
En 2024, pas de surprise : l'activité dans le bâtiment a baissé de 5,5 %. Un chiffre moins mauvais que ce qui avait été prévu il y a quelques mois. Mais quand même. "Cela reste très important", insiste le président de la FFB. C'est, on s'en doute, le neuf qui tire le secteur vers le bas (-12,7 %) avec une branche amélioration-entretien (+ 0,7 %) qui n'arrive pas à compenser.
"L'horizon s'éclaircit" néanmoins. Le vote, "enfin", de la loi de finance validant plusieurs mesures demandées par les organisations professionnelles fait renaître un certain optimisme : retour du PTZ neuf partout et pour tout le monde jusqu'en 2027, exonération des droits de donation / succession en cas d'investissement dans le neuf ou dans des travaux de rénovation jusqu'en 2026, baisse de réduction de loyer solidaire à 1,1 million d'euros et préservation du budget MaPrimeRénov' à 2,3 milliards d'euros. De même, le plan de rachat par Action logement et la CDC Habitat de plus de 40 000 logements neufs auprès des promoteurs et la baisse des taux d'intérêt ont permis de limiter la casse. D'autant que les chiffres révisés de mises en chantier ont rehaussé de 40 000 unités ce qui avait été prévu. "Tout ceci explique la reprise des ventes. Les constructeurs de maisons individuelles le constatent déjà avec près de +30 % en glissement annuel sur trois mois à la fin janvier 2025." Résultat, les prévisions à la fin de 2025 restent négatives mais avec une baisse moindre : 2,6 %.
Les occasions de se réjouir s'arrêtent là. Dans le non résidentiel, "les mises en chantier s'écroulent malgré le contexte électoral. En 2025, nous estimons que la baisse en volume sera de 8 %".
Conséquence de tout cela : la chute de l'emploi. "Après 30 000 postes perdus en 2024, on en attend 50 000 en moins en 2025. On touche le fond." Idem pour les défaillances d'entreprises dont "la progression est historique" quelle que soit la taille de la structure. "Avec +55,2 % pour les entreprises de plus de 50 salariés, cela aura forcément un impact très négatif sur l'emploi."
Pour sortir au plus vite de la crise, la FFB met en avant trois grandes actions :
- accélérer la mise en place des mesures de la loi de finances et notamment du PTZ dont la distribution est prévue à partir du 1er avril. "Il faudra bien s'assurer que c'est le cas."
- assurer la reprise avec l'abaissement immédiat de la franchise de TVA à 25 000 euros pour les micro entrepreneurs et un plan de simplification (suppression de l'attestation de TVA réduite, RE2020 version 2028, REP, "une catastrophe pour les entreprises qui payent depuis deux ans pour un service en deçà de ce qui est prévu")…)
- amplifier la reprise en "avançant sans tarder sur le statut de bailleur privé et sur la stratégie européenne pour le logement abordable".