Pour les fabricants d'isolants en polyuréthane, l'année 2020 se présentait sous les meilleurs auspices, avec des ventes records, comparables à celles de 2019 qui, déjà, avaient été excellentes. La crise de 2018, due à une pénurie de MDI qui avait frappé de plein fouet le secteur, paraissait bien loin. Et le Covid-19 est arrivé et a fait sèchement redescendre l'enthousiasme. "L’activité globale a connu à partir du 17 mars une « chute abyssale » avec une production en dessous de 20 %", explique le Syndicat national des polyuréthanes (SNPU) dans un communiqué de presse diffusé jeudi 14 mai. Depuis, la situation s'est tout de même améliorée. Avec le retour de l'activité sur les chantiers, "la reprise progressive est lente mais constante, avec un fonctionnement à environ 75 %. Les 100 % pourraient être atteints d’ici l’été."
De quoi rassurer pour les mois à venir. "Mais retrouver un niveau d’activité équivalent en fin d’année va être difficile, rappelle Hervé Fellmann, président du SNPU. La France est le pays où l’arrêt a été le plus brutal et intense. Si côté industrie nous nous sommes adaptés plus facilement à la situation, la reprise est beaucoup plus contraignante sur les chantiers où les surcoûts fleurissent en raison de nouvelles contraintes organisationnelles. Les entreprises françaises risquent d’être lourdement affaiblies, face à une concurrence européenne qui a poursuivi ses activités. Nous attirons l’attention des hautes instances publiques sur les conséquences de la crise à échéance fin 2020. Il ne nous faudrait pas connaître une année 2021 pire que la précédente."
C'est pour éviter cela que le SNPU fait des propositions qui, selon lui, devraient guider la marche à suivre dans les prochains mois. Le syndicat "soutient notamment la déclaration de l’AIMCC du 6 avril dernier, qui appelle de ses vœux une reprise d’activité concertée dont les modalités sont à définir avec l’ensemble des parties prenantes à l’acte de construire. Il souhaite également ouvrir un dialogue, dès que les circonstances le permettront, pour élaborer un plan de relance de la rénovation." Avec, pour thématiques prioritaires : la valorisation du savoir-faire local, le soutien aux usines qui préservent l’emploi en France et le maintien des aides fiscales pour les ménages.