D'après les résultats d'un sondage réalisé par la Fédération française du bâtiment auprès de ses adhérents, 64 % des entreprises ont repris leurs activités, au moins de manière partielle. "On ne relève pas de différence significative entre gros-œuvre et second-œuvre (respectivement 66 % et 64 %). En revanche, la situation varie beaucoup selon les régions : les entreprises de l’Île-de-France affichent de loin le plus faible taux de reprise (46 %), suivies du Grand-Est et du Nord-Pas-de-Calais (59 % pour ces deux régions), alors que les Pays-de-la-Loire et la Bretagne connaissent une nette reprise d’activité (respectivement 86 % et 81 % d’entreprises dans ce cas)", précisent les auteurs de l'étude. De plus, la proportion d’entreprises estimant avoir retrouvé un rythme d’activité « normal » reste très faible, avec moins de 3 %. 36 % se déclarent toujours à l’arrêt. "Les principaux freins à la reprise décrits par les entreprises s’avèrent la non disponibilité des équipements de protection individuelle (34 % pour les entreprises ayant repris une activité et 68 % pour les autres), les ruptures d’approvisionnement en matériaux (respectivement 55 % et 45 %). Viennent ensuite les refus du maître d’ouvrage (respectivement 45 % et 37 %)."
Le recours aux différents dispositifs de l'Etat
Pour faire face à cette situation, les entreprises ont encore recours, pour les trois quarts d'entre elles, au chômage partiel pour tout ou partie de leur personnel. Près de 51 % des salariés du secteur du bâtiment se trouvaient au chômage partiel du 24 au 27 avril 2020, notamment dans les régions du nord-est et de l'Île-de-France. "Cela a toutefois permis d’éviter jusqu’à présent les pertes d’emploi, puisque seules 1 % des entreprises signalent avoir dû licencier du personnel durant cette période de confinement."
Parmi les autres dispositifs sollicités par les entreprises pour minimiser au maximum l'impact de la crise sur leurs finances, on retrouve le report des charges sociales (48 %), le report des mensualités de crédit (42 %) et le prêt garanti par l’Etat via BPI France (39 %).
Un surcoût de 10 %
On l'avait clairement ressenti en interrogeant les entreprises ces dernières semaines et les chiffres le confirment : cette reprise d’activité a nécessité de multiples adaptations dans la gestion des chantiers. Aux premiers rangs, on trouve la fourniture de masques et de gel hydro-alcoolique (95 % des cas), la réduction du nombre d’intervenants sur les chantiers (65 %), la modification du mode de transport des ouvriers vers le chantier (54 %), mais également, souvent, la mise en place d’une coordination particulière entre les différents corps d’états (48 %) et l’organisation de la décontamination des installations de chantier (42 %). "Ces adaptations engendreront bien sûr un surcoût pour la mise en œuvre des chantiers. Au global, il ressort aux environs de 10 % du coût global, sans réelle différence entre entreprises de gros-œuvre et de second-œuvre."