Olivier Salleron, président de la FFB
"Au global, la production du bâtiment reculerait de 4 % en volume entre 2022 et 2025", prévoit la FFB. Avec comme conséquence directe, la destruction de près de 100 000 poste d'ici 2024-2025. En cause : les grandes difficultés que connaît le logement neuf depuis plusieurs années maintenant. Les permis de construire s'éffondrent, tout comme les ventes, celles des constructeurs de maison individuelles comme celles des promoteurs. Selon l'organisation professionnelle, si rien n'est fait, "on constaterait un effondrement des mises en chantier à venir de 25 % entre 2022 et 2025, pour tomber à 274 000 unités, comme en 1992."
Dans le non résidentiel, "l'activité se maintiendrait à son niveau de 2022". Les chutes dans les bureaux et les locaux commerciaux seraient compensées par la poursuite du redressement des bâtiments industriels et de stockage, voire des bâtiments administratifs. "Sous réserve d'un assoupissement du ZAN que nous réclamons, a précisé Olivier Salleron. On ne construit pas des usines sur une friche de centre ville."
Toujours les mêmes propositions
Autre propositions, plusieurs fois répétées ces derniers mois :
- "l'assouplissement des règles du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) en matière de crédit immobilier sur lesquelles butent les établissements distributeurs et l'intégration du reste à vivre dans les règles de décision" ;
- le rétablissement du PTZ neuf à 40 % en zone B2 et C et la révision de ses barèmes et leur indexation ;
- la mise en place d'un impôt RE2020 ;
- un redéploiement d'un dispositif au moins équivalent que le "Pinel" ;
- l'augmentation d'un milliard d'euros par an pendant cinq ans du budget MaPrimeRénov' ;
- la simplfication des démarches MaPrimeRénov' et CEE ;
- la pérennisation du crédit d'impôt en faveur de la rénovation énergétique des locaux TPE et PME.
"L'un de nos grands sujets d'inquiétude, c'est l'abandon de tout objectif chiffré national de construction de logements. Comment alors calibrer les aides ? Comment garantir la cohésion nationale ?" D'autant plus que tout cela rapporte, malgré l'investissement initial : d'après le Compte du logement, en solde net, le logement contribue pour plus de 50 milliards au budget du pays.
Prix des matériaux
A ce constat "alarmant", il faut y ajouter les prix des matériaux qui, pour certains, s'envolent. Il s'agit particulièrement des matériaux fortement impactés par la crise de l'énergie comme les produits céramiques, les tuiles... En revanche, ceux qui avaient connus une forte hausse jusqu'à l'été dernier reculent aujourd'hui. "Les index BT, représentatifs des coûts du bâtiment se redressent donc à nouveau. Cela perdurera du fait des revalorisations de salaire, dans un contexte de forte inflation qui se maintiendra au-delà de 5 % en 2023. Mais nos clients pourront-ils suivre ?", a conclu Olivier Salleron.