"2022 ressort comme une bonne année en termes d'activité pour le bâtiment". C'est ainsi qu'Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment a introduit sa présentation de la conjoncture. Mais les réjouissances se sont arrêtées rapidement car les sujets d'inquiétude persistent. Les chiffres marquent en effet des réalités très contrastées. Ainsi, le logement neuf devrait connaître une hausse de 3,1 % en 2022 mais dans le détail, cette croissance est portée par le collectif (+11,7 %) tandis que l'individuel recule de 7,1 %. "La première moitié de l'année a été portée par la dynamique de 2021 et les anticipations de l'entrée en vigueur de la RE2020. La seconde souffrira de la dégradation de la situation générale", a précisé Olivier Salleron. Si rien n'est fait pour faciliter notamment l'accès des particuliers à l'emprunt bancaire, les perspectives sont plutôt pessimistes. D'autant plus si l'on y ajoute la crise de l'énergie qui entraîne une inflation persistante. "Rien n'est perdu, tente de rassurer le président de la FFB. Mais il faut que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour inverser la tendance." L'organisation professionnelle a son idée sur la question : assouplissement des obligations du HCSF, révision de la formule de calcul des taux d'usure, indexation des prix jusqu'en bout de chaîne, rétablissement d'une quotité de PTZ, crédit d'impôt sur les annuités d'emprunts mais aussi la mise en place du statut de bailleur privé en 2024 et l'assouplissement du ZAN.
En attendant, la situation financière des entreprises va rester un sujet d'inquiétude dans les mois à venir. "Les trésoriers risquent de continuer à se fragiliser, avec, par conséquent, des défaillances plus nombreuses. Le tassement des prix des matériaux observé depuis l'été 2022 se retrouverait balayé par les effets de la crise de l'énergie début 2023." Le tout alors que les remboursements des PGE ont débuté.