« Le secteur résiste toujours », a affirmé Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Mais pour combien de temps ? Le BTP se trouve aujourd’hui face à une situation plus que complexe en raison d’une combinaison de facteurs défavorables. Tout d’abord, le logement neuf se fragilise et l’effondrement des ventes de plus de 26 % ne prédit pas un avenir plus radieux. « Le rebond lié à l’entrée en vigueur de la RE2020 et de la réglementation du HCSF se trouve maintenant derrière nous. Les années 2023-2024 se révéleront donc périlleuses », a déploré le président de l’organisme qui a rappelé « l’importance de préserver la capacité d’investissement des acteurs-clés du logement et notamment les bailleurs sociaux ».
Le signal est plus positif du côté du non résidentiel et de l’amélioration entretien « qui continue de croître » mais de manière moins importante que prévue.
Résultat, « l’ensemble de ces éléments y compris les révisions à la baisse des scénarios macroéconomiques conduisent à réévaluer nos prévisions pour 2022. La croissance de l’activité s’établirait à + 3,8 % en volume contre + 4,3 % prévus en décembre 2021 ».
En parallèle la filière doit toujours faire face au manque de main d’œuvre (« plus de quatre entreprises sur cinq déclarent souffrir des difficultés de recrutement ») et évidemment à la crise des matériaux et de l’énergie. Les difficultés d’approvisionnement sont toujours d’actualité, alourdies encore par la fermeture de chaînes de production consécutives à l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité. En outre, « sous l’effet de ces hausses, les coûts des entreprises de bâtiment ont déjà progressé de 12 % entre la fin 2020 et juin 2022 selon l’index BT01 de l’Insee ».
Pour sortir de ces crises, Olivier Salleron a rappelé la nécessité « d’une meilleure coordination au sein de la filière et d’une meilleure concertation avec le gouvernement ». L’une des pistes, et enjeu central pour le climat : la rénovation énergétique encore peu accessible aux ménages en raison de son coût difficilement supportable pour plus d’un.
Les Assises du bâtiment, prévues pour le 22 septembre, pourraient apporter certaines réponses.