L'intégration de rupteurs de ponts thermiques de liaisons entre éléments de construction d'un bâtiment limite les déperditions énergétiques.Eléments structurels de l'ouvrage, ils doivent être pris en compte à la fois en phase conception et en phase réalisation. Les étancheurs sont également concernés.

Un pont thermique représente une « zone particulière d'un bâtiment qui correspond à des « fuites » de chaleur », définit le guide « Mise en œuvre de rupteurs de ponts thermiques sous avis techniques » (programme PACTE, février 2013). Il induit une augmentation des consommations d'énergie de l'ouvrage mais aussi des risques de désordres tels que des fissurations ou des moisissures. Il peut être soit intégré (fixations de l'isolation), soit de liaisons lorsque l'isolation n'est pas continue, par exemple aux jonctions entre des éléments de structure (façade / plancher, façade / balcon ou terrasse, façade / plancher terrasse avec acrotère ou garde-corps). « Le rupteur de pont thermique sert alors à rétablir la continuité de cette isolation thermique. Il est réalisé par une jonction isolante et mécanique », explique le guide. Constitué d'un réseau d'armatures métalliques et d'une isolation (polystyrène expansé, laine de roche), il limite les pertes de chaleur induites par le pont thermique par l'introduction d'éléments particuliers, spécifiques pour chaque type de liaison et procédé de construction. Il intègre également, si nécessaire, des plaques de protection au feu en matériau incombustible (silico-cal-caire, laine de roche…).

SISMIQUE

Positionnés au cœur des zones de transmission des efforts, les rupteurs de ponts thermiques jouent sur les qualités structurelles de l'ouvrage. Ils seront pris en compte dans les calculs, notamment au regard des sollicitations sismiques. Le domaine d'emploi des procédés peut alors être limité, notamment en termes de hauteur de bâtiment.

Selon le positionnement sur l'ouvrage, la classification des rupteurs recense deux types de fonctionnement mécanique de la liaison : avec appuis discontinus (ou ponctuels) ou appuis continus (ou filants). Les liaisons façade / toiture avec élément porteur maçonné sont réalisées par des rupteurs à appuis continus. Leur conception différera selon le principe d'isolation thermique de la façade, par l'intérieur (ITI) ou l'extérieur (ITE).

ITE

Lorsque la façade comporte une ITE, la mise en œuvre de rupteur à la liaison façade / toiture n'est nécessaire que dans le cas où l'acrotère n'est pas prévu isolé. Cette solution constitue également une alternative à l'isolation de l'acrotère si celle-ci s'avère compliquée à réaliser selon la configuration de la toiture-terrasse. C'est le cas, par exemple, des toitures accessibles avec protection par dalles sur plots. En revanche, si l'isolation de la façade est placée à l'intérieur, le rupteur de pont thermique devient indispensable.

Pour les étancheurs, la présence de rupteur de pont thermique, positionné soit en pied de relief, soit dans la dalle le long du relief, a un impact sur la réalisation de leurs ouvrages. Certaines précautions, mentionnées dans les Avis techniques des procédés sont à respecter. Ainsi, si l'isolant intégré au rupteur est combustible, le système devra comporter une plaque de protection au feu, en cas d'étanchéité soudable, en raison du risque d'incendie lié au soudage à la flamme. Dans le cas de fixation mécanique du système d'étanchéité, la fixation ne pourra pas se faire au droit du rupteur. L'équerre du pare-vapeur devra également être suffisamment longue pour dépasser d'au moins 60 mm à l'extrémité du dessus de la plaque protectrice ainsi que, verticalement, de 60 mm au-dessus de l'isolant, quelle que soit son épaisseur.

AVIS TECHNIQUES

Les rupteurs de pont thermique ne sont pas des systèmes traditionnels. Ils sont validés par des Avis techniques délivrés par le Groupe Spécialisé n°20 (produits et procédés spéciaux d'isolation). Le traitement de l'étanchéité au droit du rupteur de pont thermique de liaisons façade / toiture-terrasse est également examiné par le Groupe Spécialisé n°5.2 (Produits et procédés d'étanchéité de toitures-terrasses, de parois enterrées et cuvelage).

Afin d'harmoniser les pratiques, un groupe de travail animé par le CSTB est en charge de la rédaction d'un Cahier de prescriptions techniques (CPT) « Mise en œuvre de procédé d'étanchéité sur élément porteur béton muni de rupteur thermique » qui définira les règles communes relatives aux travaux d'étanchéité au droit des rupteurs de pont thermique de liaison entre la façade et la toiture.

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