
Les lignes de vie ne seront prévues que lorsque l'installation de protections collectives n'est pas possible.
01. DÉFINITION
Qu'appelle-t-on ligne de vie ?
Une ligne de vie est un système d'assurage horizontal (inclinaison d'au plus 15° par rapport à l'horizontale) flexible, développé conformément à la norme NF EN 795 (classe C). Il comprend au minimum deux ancres structurelles terminales et un support d'assurage flexible (en général un câble). Le plus souvent, elle intègre également des potelets intermédiaires et un absorbeur d'énergie. L'intervenant, muni de son système antichute (harnais et système d'arrêt des chutes ou longe) s'y connecte par l'intermédiaire d'un chariot, coulisseau ou mousqueton. Dans ces conditions, il permet de travailler en hauteur de manière sécurisée en s'approchant des zones où des chutes de hauteur peuvent se produire. Dans le cas d'une telle chute, le dispositif doit assurer la suspension dans le vide. Cet ensemble fait appel à plusieurs équipements de protection individuelle. Il est également considéré globalement comme une protection individuelle contre les chutes de hauteur.
02. USAGE
Dans quels cas peut-on installer une ligne de vie ?
Les principes généraux de prévention rappelés à l'article L.4121-2 du code du travail imposent depuis 1991 de prévoir et d'intégrer des moyens de protections collectives prioritairement aux individuelles. Dès lors, les lignes de vie ne devraient être prévues que dans les cas où il est techniquement impossible d'installer une protection collective (garde-corps) et donc relever de l'exception. Le coût ne rentre pas en ligne de compte pour le législateur. Les donneurs d'ordres ont donc la responsabilité du choix avec, le cas échant, les conséquences pénales en cas d'accident.
3. RÉFÉRENTIELS
Quels sont les textes normatifs, réglementaires ou professionnels spécifiques à ces dispositifs ?
Les lignes de vie relèvent de la norme NF EN 795 (dispositifs de classe C) qui vise également d'autres types de points d'ancrage. Hormis des définitions et de la terminologie, cette norme donne, entre autres, des exigences de conception, d'essais, de performances à atteindre, de marquage et d'informations devant être fournies par le fabricant pour leur installation et leur utilisation. La recommandation R 430 de la CNAMTS s'adresse aux donneurs d'ordres et aux entreprises utilisatrices. Elle précise les exigences minimales nécessaires pour choisir, dimensionner, installer, utiliser et contrôler les dispositifs d'ancrage dont les lignes de vie.
04. CONCEPTION
Quels sont les principaux paramètres qui guident le choix du dispositif et son implantation ?
Pour bien concevoir une ligne de vie, il faut tenir compte de la géométrie de la toiture, de la résistance des zones de fixation des ancres et de la présence d'angles. La hauteur du bâtiment est primordiale pour éviter, en cas de chute, un écrasement direct ou par mouvement pendulaire au niveau des pignons. Son implantation doit se faire au plus près de l'accès en toiture. Le cahier des charges doit prendre aussi en considération le nombre de personnes pouvant y être reliées simultanément. À noter que certains modèles impliquent la possession par les utilisateurs de double longe pour pouvoir franchir les potelets intermédiaires sans se détacher.
Enfin, l'installation d'une ligne de vie doit évidemment être réalisée par une entreprise spécialisée, par exemple celle d'étanchéité.
05. MISE EN SERVICE
Faut-il réceptionner les lignes de vie après leur installation ?
L'installateur doit obligatoirement procéder à une mise en service. Celle-ci comporte une vérification de la pose par rapport à la notice du fabricant et des couples de serrage. Un essai sous 500 daN pendant 15 secondes permettra de justifier la bonne tenue du scellement par rapport à la structure d'accueil. Une plaque de signalisation sera apposée à proximité du point d'accès : le nombre maximal de travailleurs susceptibles d'utiliser le dispositif, le type de liaison à utiliser, le tirant d'air nécessaire (distance entre le point d'ancrage et un obstacle ou le sol pour éviter au corps humain de le heurter en cas de chute) seront indiqués avec la date de mise en service.
06. CONTRÔLES
Doit-on faire vérifier périodiquement les lignes de vie ?
Il n'y a aucune ambiguïté à ce sujet : l'entretien et la vérification sont imposés par plusieurs textes. Si le code du travail (art. R.4224-17) parle de périodicité appropriée, le décret 95-608 et la recommandation R 430 de la CNAMTS la fixent à 12 mois au maximum. Il convient donc que l'information soit confirmée par l'installateur au coordonnateur ou au maître d'ouvrage, en fournissant la notice d'utilisation de manière à ce que le DIUO soit ainsi complété.
L'annexe A de la norme NF EN 792 (2016) donne un exemple de procédure d'examen périodique.
07. PRÉCAUTIONS
Quelles sont les contraintes à l'utilisation d'une ligne de vie ?
Les contraintes sont plus nombreuses qu'en cas de présence de protections collectives (garde-corps suivant NF E85-015). Qu'il s'agisse d'un gardien d'immeuble, des services techniques du bâtiment ou de personnels d'entreprises assurant la maintenance du bâtiment ou de ses équipements, il faut avoir fait vérifier et porter les équipements de protections individuelles qui vont être reliés à la ligne de vie. Des formations au port des EPI et au travail en hauteur ainsi que la vérification de l'aptitude médicale sont nécessaires.
Dès l'arrivée sur le toit, il convient de prendre connaissance des informations figurant sur le panonceau et, malgré l'obligation de vérification annuelle, de s'assurer de l'état de la ligne de vie, de la présence des plombs sur le tendeur,… comme indiqué dans la notice d'utilisation.
Le dispositif ne supprime pas le risque de chute. Par conséquent, il ne faut jamais demeurer seul sur une toiture-terrasse afin que les secours puissent être prévenus.
En cas de chute, il convient de prévenir le gestionnaire du bâtiment qui fera réviser le dispositif. Il revient à ce dernier de faire exécuter les vérifications annuelles et la maintenance et de s'assurer que les intervenants sont bien en possession de leurs EPI lorsqu'il donne l'accès à la toiture.
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