Le DPE aujourd'hui évalue le confort d'été selon trois niveaux (bon, moyen et insuffisant) et cinq critères (protections solaires, isolation de la toiture pour les logements au dernier étage), inertie du logement, caractère traversant et équipement d'un brasseur d'air) et établit à 21 % le nombre de logements classés "bons", à 43 % ceux classés "moyens" et 35,5 % ceux classés comme "insuffisants". Des résultats contredits pas une analyse de Pouget Consultants : "en analysant plus en profondeur ces résultats, on remarque que des logements insuffisamment dotés en protection solaire ou sans toiture isolée, bien que situés au dernier étage, sont notés "bon" ou "moyen", alors qu'aux termes des règles de calcul, ils devraient systématiquement être classés "insuffisant" ", notent les auteurs de l'étude. En outre, l'indicateur ne tient pas compte de la localisation du logement. Ainsi, "les logements mal notés sont surreprésentés dans les zones rurales alors qu’ils sont moins à risque de surchauffe tandis que les grands centres urbains exposés aux effets d’ilot de chaleur concentrent moins de logements inadaptés au sens de l’indicateur du DPE". Idem pour les zones climatiques : l'indicateur ne considère pas le besoin plus important d’adapter les logements dans les zones les plus exposées.
Pour enfoncer encore un peu plus le clou, 26 % des indicateurs "confort d'été" calculés dans les DPE* seraient erronés. Il s'agit par exemple d'un écart entre "l’évaluation de l’isolation en confort d’été et celle du confort d’hiver. Une isolation peut être considérée comme insuffisante en hiver et satisfaisante en été, et vice et versa" ou du fait que "les indicateurs sont parfois calculés sur la base de DPE immeubles ou de DPE appartements générés à partir de DPE immeuble, alors que cela ne devrait pas être le cas".
De 21 % à 11 %
Au final, après réévalusation des critères et des calculs, le taux de logements rééllement adaptés aux fortes chaleurs tombe à 11 %. 42 % sont "moyens" et près de 47 % "insuffisants". En cause notamment l'insuffisance de protections solaires extérieures et d'équipement en brasseurs d'air. L'isolation des toirures en revanche est "quasi systématique", tout comme le caractère traversant des logements.
Enfin, l’analyse montre qu’une bonne performance énergétique au sens du DPE ne garantit pas nécessairement un bon confort d’été. "31 % des logements classés A sont jugés insuffisants sur le confort d’été. Une proportion qui s’explique majoritairement par le manque de protections solaires extérieures (94 %). Et seulement 10 % des logements classés A atteignent le niveau "Bon" ".
*DPE disponibles dans la base Ademe