msm.jpg (c) Centre des monuments nationaux
Le système mis en oeuvre devait respecter les exigences des Architectes des monuments de France.
Un nouveau complexe bicouche bitumineux a été mis en oeuvre sur la dalle en béton du cloître du Mont-Saint-Michel pour résoudre les défauts d’étanchéité. Les difficultés d’accès au site ont imposé un approvisionnement intégral des matériaux par hélicoptère.

Le Centre des monuments nationaux poursuit sa campagne de restauration de l’abbaye du Mont-Saint-Michel et de ses remparts. Après la mise en conformité de ses paratonnerres et la restauration de la statue de l’archange, ce sont les 180 m² du cloître de l’abbaye du 13e siècle qui ont bénéficié, il y a quelques mois, de la mise en oeuvre d’un nouveau système d’étanchéité. « L’existant, réalisé 50 ans plus tôt par l’entreprise Degaine, était composé d’un support en béton associé à un aménagement de terre végétale et de graviers. L’étanchéité était assurée par des joints waterstop positionnés entre les différentes dalles composant l’élément porteur », décrit Yann Derrien, cadre travaux pour l’entreprise Smac, en charge de la pose du nouveau complexe d’étanchéité. En outre, l’ensemble disposait d’un système d’évacuation des eaux pluviales vétuste et l’eau, en s’accumulant, a fini par ronger les joints et par s’infiltrer dans les voûtes en briques de la salle des chevaliers, située juste en dessous.

COMPLEXE COLLÉ

Le nouveau système mis en oeuvre comprend un procédé bicouche bitumineux renforcé avec une seconde membrane traitée anti-racine et autoprotégée par paillettes d’ardoise. « Le complexe est collé en plein à l’EIF sur l’élément porteur et les joints de dalle ont été traités à la manière des joints de dilatation afin de permettre au support de bouger dans le temps. Nous avons également recréé des évacuations des eaux pluviales adaptées. » 30 cm de terre végétale plantée de pelouse viennent en protection. Des caniveaux tout autour du chemin de ronde ainsi que des dalles sur plots en béton au niveau des joints de dilatation créent des points de contrôle du système. Enfin, « afin de répondre aux exigences de l’architecte des bâtiments de France, nous avons eu recours à des engravures dans la pierre existante avec fermeture par feuilles de cuivre et solin au mortier à la chaux pour le traitement des relevés au niveau du jardin ». Pas de difficultés techniques particulières donc, mais une organisation logistique dictée par l’insularité du Mont-Saint-Michel. « L’intégralité des rouleaux d’étanchéité a été acheminée par hélicoptère. C’est d’ailleurs cette contrainte qui nous a amenés à faire le choix d’un revêtement bitumineux et non en asphalte », explique le chargé d’affaires. Dépendant de la météo et de la marée, l’hélicoptère a effectué trente rotations sur deux jours. « Au retour, il embarquait avec lui la terre des anciens aménagements paysagers. » Sur le terrain, les compagnons devaient également cohabiter avec les milliers de touristes qui visitent chaque jour ce chef d’oeuvre de l’art gothique normand. Le chemin de ronde encerclant le cloître est en effet resté ouvert au public pendant les huit jours de travaux. « Le bruit des chalumeaux pouvant être incommodant, nous devions en limiter l’usage aux heures de pointe. »

                                                                                                                                                      

Les intervenants

Maître d’ouvrage : Centre des Monuments Nationaux

Maître d’œuvre : architectes des Monuments historiques

Entreprise d’étanchéité : Smac, agence de Rennes

Les produits 

Etanchéité : Alpaflore (Axter)