La toiture végétalisée du groupe scolaire matérialise le prolongement du parc

(c) Jean de Giacinto / Architecture composite
La toiture de l'école prend la forme d'une vaste prairie percée de deux patios.

Au cœur de la ZAC Bac d'Asnières de Clichy-la-Garenne, le groupe scolaire présente des toitures largement exploitées : la végétalisation gazonnée dialogue avec le parc tout proche et un espace potager a été réservé aux enfants.

La ZAC Bac d'Asnières à Clichy-la-Garenne (92) est un quartier en pleine reconversion. Engagé dans la démarche « Ecoquartier », il est installé sur les anciens chantiers Gustave Eiffel. Il comprend entre autres un parc de 5 ha, inauguré en 2010, 58 000 m² de logements et 62 000 m² de bureaux. Pour répondre aux besoins des 2 700 nouveaux habitants qui investissent progressivement les lieux, le programme prévoit également l'aménagement de services publics dont une crèche, un parking et un groupe scolaire. Ce dernier, conçu par l'architecte Jean de Giacinto (agence Architecture composite), accueille, depuis la rentrée 2017, treize classes de maternelle et d'élémentaire.

« L'environnement direct de l'établissement a constitué le fil conducteur de notre réflexion, explique l'architecte. Il est implanté sur le talus de l'ancienne friche industrielle que nous avons déblayé de manière à ce que la toiture plate du groupe scolaire se place dans le prolongement du parc. » Pour matérialiser le dialogue entre les deux, la végétalisation des 2 400 m² de terrasses s'est logiquement imposée. Elle forme un grand tapis de prairie percé de deux patios. Plantée dans une épaisseur de substrat de 16 cm (2 x 8 cm), elle a été mise en œuvre par l'agence Paris Béton de Soprema Entreprises sur un complexe d'étanchéité composé d'un pare-vapeur, de 30 cm d'épaisseur d'isolant en polystyrène et d'un procédé bicouche bitumineux traité anti-racine. Un arrosage par goutte à goutte, inséré dans des nattes en polypropylène connectées entre elles, assure l'irrigation en cas de besoin.

PELOUSE SYNTHÉTIQUE

Pour aller jusqu'au bout de ce principe d'homogénéité entre le parc et la toiture, « les cheminements techniques sont revêtus de dalles sur plots recouvertes de gazon synthétique sur lesquelles la circulation des personnes en charge de l'entretien est autorisée », décrit Jean-Michel Grespinet, responsable de l'agence de l'entreprise d'étanchéité. Ce revêtement se retourne en façade pour descendre jusqu'aux menuiseries. « Cette disposition constructive permet d'offrir un aspect végétal aux façades sans subir les contraintes techniques de mise en œuvre d'une végétalisation sur forte pente. Elle se marie avec d'autres matériaux contemporains tels que le verre et le béton, principe constituant le deuxième parti pris que nous souhaitions suivre pour cet ouvrage. Au final, la technique nous permet de proposer un bâtiment cohérent en matière d'image et d'architecture », souligne Jean de Giacinto. Ce procédé a également été utilisé sur les émergences pyramidales. La pelouse synthétique est ici collée sur un bardage métallique avec une isolation en laine de roche.

JARDIN PÉDAGOGIQUE

Tout comme le parc, la toiture se devait d'être accessible aux écoliers et à leurs enseignants. « Le centre de la terrasse est occupé par un jardin pédagogique. Il offre une vue panoramique sur la ZAC pour permettre aux enfants de bien comprendre l'environnement dans lequel ils se trouvent », poursuit l'architecte. Ils peuvent ainsi circuler sur des dalles sur plots posées sur un complexe d'étanchéité avec isolation inversée (polystyrène extrudé de 6 cm d'épaisseur). « Il permet à la fois de renforcer la protection de l'étanchéité et de surélever cette partie de la terrasse pour en démarquer les limites », souligne l'étancheur. Tomates cerises, salades et autres légumes sont cultivés dans des bacs en bois.