La cour d'Honneur de l'Assemblée nationale a bénéficié d'une rénovation totale de son étanchéité afin de régler les problèmes d'infiltrations et de requalifier le site.
Depuis les années 1980, la cour d'Honneur de l'Assemblée nationale abrite un bâtiment enterré de plusieurs niveaux intégrant, entre autres, des réserves de la bibliothèque et un parc de stationnement. Le complexe d'étanchéité mis en œuvre au moment de la construction de cette extension est resté tel quel pendant plus de trente ans, jusqu'à ce que sa dégradation ainsi que celle de sa protection lourde (pavage et joints) deviennent sources d'infiltrations récurrentes.
La rénovation du site est actée en 2015 et débute fin 2016. Dès l'avant-projet, le remplacement du complexe d'étanchéité est également envisagé comme l'occasion de redonner à la cour son aspect minéral d'origine, d'améliorer les flux de circulation des piétons (notamment handicapés) et des véhicules et d'optimiser la gestion des eaux pluviales. Pour remplir ces trois objectifs, il fallait définir un système d'étanchéité adapté. Le choix s'est porté sur un procédé bicouche bitumineux multifonction renforcé, compatible avec l'accès des personnes et des poids lourds et l'installation d'équipements végétalisés. Soudé en plein sur l'élément porteur en béton préalablement recouvert d'un primaire, il est complété par une couche de drainage alvéolaire légère de 40 mm d'épaisseur prise en sandwich entre deux feutres géotextiles. « Ce système permet à la fois d'alléger la structure, d'autoriser la circulation des poids lourds, de protéger l'étanchéité et de gérer les eaux pluviales », souligne Manuel Decoodt, directeur des travaux de l'entreprise Etandex en charge du lot. En effet, en plus du rôle joué par les alvéoles en matière de rétention d'eau, il permet également de tolérer localement des pentes nulles et de rediriger des eaux pluviales vers leurs évacuations. Une couche de ravoirage en pouzzolane vient ensuite désolidariser le complexe de sa protection lourde dure composée d'une dalle béton recouverte de pavés. Le pourtour de la cour et la jonction avec les bâtiments alentours ont été raccordés aux parties courantes grâce à la mise en place de banquettes en béton sur lesquelles l'étanchéité remonte en relevés, protégés par des bandes solin.
ASSURER LE HORS D'EAU
« Les travaux ont été réalisés alors que les locaux en infrastructure étaient occupés , explique Manuel Decoodt. Pour assurer le hors d'eau, nous avons découpé la surface de la cour en six zones d'interventions successives de 600 m² à 700 m², abritées des intempéries par un barnum.» Les opérations consistaient à déposer l'étanchéité asphalte existante, réaliser les petits ouvrages maçonnés tels que les rehausses de regards et carneaux de ventilation et mettre en œuvre le nouveau complexe d'étanchéité. « Une mise en eau colorée pendant 48 à 72 h garantissait une étanchéité sans défaut », complète le directeur de travaux. La zone était ensuite mise à disposition du titulaire du lot pavage pour la réalisation de la protection du système. D'ici à la fin de l'année 2017, l'ensemble des flux de circulation piétons et véhicules aura été modifié pour libérer l'espace central. Des arbres en pots, inspirés de la physionomie de la cour au 18e siècle, apporteront ombre et espaces de repos aux visiteurs et usagers des lieux. La sphère des droits de l'homme de Walter de Maria, installée en 1990, demeure toujours sur la partie haute de la cour maintenant dégagée.
Les intervenants
Maître d'ouvrage et maître d'œuvre : Service des Affaires Immobilières et du Patrimoine de l'Assemblée Nationale
AMO : OGI et H2O Architectes
Entreprise d'étanchéité : Etandex
Les produits
Etanchéité : Preflex + Graviflex (Siplast)
Système de drainage : Nidaroof Protect et Nidaprotect (Siplast)