En raison d’une pente de 60 %, les travaux de rénovation de l’étanchéité de la toiture de la halle d’Arles ont été réalisés en rappel par les étancheurs. Ils intégraient, en plus du changement de la totalité du procédé, la mise en œuvre de panneaux photovoltaïques.

Depuis sa réhabilitation en 2007 par les architectes Alain Moatti et Henri Rivière, en association avec Philippe Donjerkovic, la grande halle d’Arles accueille des expositions temporaires. Les 2 700 m² de toiture en pente (60 %) présentaient depuis quelques temps des défauts d’étanchéité. Une opération de rénovation a donc été lancée. Elle ne s’est pas limitée à la simple mise en œuvre d’un nouveau procédé d’étanchéité. Elle a en effet été associée à la pose de plus de mille panneaux photovoltaïques. Depuis, l’électricité produite est non seulement consommée par l’ouvrage mais également par les bâtiments voisins.

Les intervenants de l’agence locale Smac, en charge du lot, ont dû s’adapter à des conditions de travail un peu spéciales. « En raison de la forte pente, les équipes ont suivi une formation de cordiste », explique Pascal Gillot, responsable d’exploitation pour l’entreprise d’étanchéité. Nous avons installé des lignes de vie au niveau du faîtage de la toiture sur toute la longueur du bâtiment, soit 120 m. Chaque compagnon était équipé de harnais et de deux longes, au cas où l’une d’elles céderait. » L’intégralité du procédé a ainsi été posée en rappel.

Autre contrainte due à la déclivité : l’approvisionnement des matériaux. « Ils étaient acheminés jusqu’à la toiture par des treuils fixés sur les lignes de vie, poursuit Pascal Gillot. Il fallait éviter à tout prix qu’un élément chute. Même les vis étaient transportées dans des sacs. » L’accès jusqu’à la toiture était assuré par des plateformes roulantes de 10 m de haut.

Calcul d’implantation

Après la dépose de l’existant (isolant + étanchéité), un procédé identique a été mis en œuvre sur les bacs acier rapportés sur une charpente métallique. « Seule la classe de compressibilité de l’isolant a été renforcée (l’isolant en laine de roche est classé C) afin de lui permettre de supporter le poids des panneaux photovoltaïques. » D’une épaisseur de 100 mm, il supporte une étanchéité bicouche bitumineuse soudée en plein. Les panneaux photovoltaïques sont liaisonnés à la toiture par un procédé développé par l’entreprise. Des platines inox, sur lesquels des U ont été préalablement soudés, sont vissées sur le bac acier à travers le système d’étanchéité. « Leur nombre a été défini par note de calcul et par banc d’essai. En raison de la forte pente, nous avons ajouté des platines intermédiaires en plus de celles conventionnellement positionnées à chaque coin de panneaux. » Leur calepinage a été réalisé en fonction de la présence d’éventuelles ombres portées. « Pour les éviter, au droit de chaque émergence, nous avons laissé une distance d’un mètre. »

Quatre mois de chantier ont été nécessaires pour réaliser l’ensemble des travaux, entre février et mai 2019. Un temps d’activité imposé par l’ouverture d’une exposition prévue au printemps… pour laquelle l’électricité devait impérativement être opérationnelle.

Les intervenants

Maître d’ouvrage : SCI Ateliers d’Arles Immobilier

Maître d’œuvre : C + D Architecture

Entreprise d’étanchéité : Smac

Les produits 

Isolant : Rockacier C (Rockwool)

Etanchéité : Axter

Procédé photovoltaïque : Surfa5 Solar (Smac)