On le sait, il fait plus chaud en ville qu'à la campagne. Mais au sein même des zones urbaines, des différences parfois notables se font sentir. "Certains quartiers sont davantage exposés aux îlots de chaleur en raison notamment de différences de densité, de caractéristiques des bâtiments, de végétation et de niveaux d’activité humaine", rappelle l'Insee. Les centres notamment y sont très sensibles et ses habitants peuvent donc en être particulièrement affectés. Or, ce lieu de résidence est souvent très lié aux revenus. C'est pourquoi, "la relation entre niveau de vie et exposition aux îlots de chaleur découle principalement de l’organisation spatiale des villes". Qui n'est pas partout pareil.
Ainsi, parmi les neuf villes étudiées ici, deux configurations apparaissent. "À Paris, Bordeaux, Lille et Nantes, les ménages les plus aisés et les plus modestes habitent plus souvent en centre-ville que les ménages au revenu médian. Dans ces villes, ce sont donc à la fois les ménages les plus aisés et les ménages les plus modestes qui sont les plus exposés au phénomène d’îlot de chaleur urbain. Cette surexposition des ménages les plus aisés est la plus marquée à Paris, où les 30 % des ménages aux niveaux de vie les plus élevés sont plus exposés que ceux aux niveaux de vie médians."
A Lyon, Marseille, Montpellier et Strasbourg, c'est l'inverse car les ménages aisés vivent plus souvent en périphérie. Plus le niveau de vie des habitants est faible, plus ils sont exposés aux îlots de chaleur.
En outre, trois grandes tendances ressortent de cette étude :
- les ménages les plus aisés vivent dans des quartiers plus verts (partout) et moins denses (sauf à Paris) ;
- les ménages aisés sont parfois parmi les plus exposés, en partie en raison de l’ancienneté des logements ;
- les ménages pauvres disposent de moins de moyens d’adaptation face aux fortes températures.