La métaphore a été utilisée par Olivier Salleron, président de la FFB, dans son point presse sur la conjoncture. Le bâtiment va mal et l'organisation professionnelle en appelle au gouvernement pour agir rapidement. Les discussions autour du Projet de loi de finances (PLF) 2024 prévues ce soir à l'Assemblée seront déterminantes.

 
 

C'est officiel. "En 2023, l'activité bâtiment baisse de 0,6 % en volume". Le bâtiment est entré en récession cette année. Le logement neuf recule à lui seul de 7,8 %, avec seulement 286 000 mises en chantier, "niveau proche de ses plus bas historiques du début des années 1990" et le non résidentiel est au plus bas. Le seul à s'en sortir reste l'amélioration-entretien avec une croissance de 3 %. Les résultats sur l'emploi se font évidemment sentir avec la suppression de milliers de postes en 2023 (entre 3 000 et 10 000, les chiffres n'étant pas encore consolidés). Le chiffre de 90 000 est avancé pour l'année prochaine…

En effet, l'année 2024 devrait voir cette conjoncture s'enfoncer encore. La FFB prévoit une baisse de 5,5 % de l'activité bâtiment. "Irréparable sans desserrer l'étau dès aujourd'hui" rappelle Olivier Salleron.

Nous vous en avons parlé régulièrement ces derniers mois. Les causes de cette crise sans précédent depuis 30 ans sont connues mais, pour la FFB, les solutions apportées par le gouvernement sont loin d'être suffisantes, alors que "le logement est une rente pour nation", les recettes issues des différentes taxes et prélèvements étant supérieures aux dépenses réalisées pour les différentes aides de l'État.

Olivier Salleron a encore une fois rappelé les solutions proposées par la FFB pour sortir de cette spirale : PTZ à 40 % partout avec revalorisation des barèmes, le retour au Pinel 2022 avant la mise en place d'un statut de bailleur privé. Sur l'amélioration-entretien et MaPrimeRénov', "nous souhaitons également que l'on rouvre la possibilité d'approche par geste(s) sans changement de système de chauffage", beaucoup trop cher pour une grande partie de ménages. Une accélération du développement de Mon Accompagnateur Rénov. Sur les 2 500 prévus, seuls 300 auraient pour le moment été recrutés. "Les entreprises bâtiment qualifiées devraient pouvoir y être éligibles." Sous peine de voir une PrimeRénov chuter elle aussi.

Les débats des parlementaires ce soir à l'Assemblée nationale seront suivis avec attention, on l'imagine.