Étanchéité.Info Les entreprises d'étanchéité de la région Auvergne Rhône-Alpes profitent-elles du redémarrage de l'activité dans le bâtiment ?
François Baratin Les conditions de reprise pour les entreprises d'étanchéité de notre région ressemblent dans les grandes lignes à ce qui se passe ailleurs. Certes, certaines n'ont pas fermé à l'annonce du confinement mais la plupart ont cessé toute activité. Les premiers frémissements de la reprise se sont fait sentir mi-avril, suite à la parution du guide de préconisations de l'OPPBTP mais aussi à sa digestion et à la mise en place des mesures décrites.
E.I. Toutes les entreprises sont-elles logées à la même enseigne ?
F.B. Les niveaux de redémarrage dépendent beaucoup des types de marchés sur lesquels les entreprises sont positionnées. Par exemple, celles qui interviennent sur les grosses opérations neuves ont généralement plus de mal à repartir car elles doivent obtenir de nombreuses autorisations, négocier en amont une éventuelle répartition des surcoûts liés à la mise en place des mesures sanitaires... ll n'y a pas toujours non plus de bonne volonté de la part des maîtres d'ouvrage, des coordonnateurs SPS ou même des services publics compétents en matière d'autorisation de voirie par exemple. Toutes ces contraintes ralentissent considérablement les perspectives de reprise, quand ce n'est pas le maître d'ouvrage qui refuse catégoriquement.
L'autre marché compliqué, c'est celui des copropriétés ayant engagé des opérations de rénovation. Elles sont difficiles à convaincre car les occupants ont peur du bruit, du passage des compagnons... Au contraire, les opérations de moindre envergure où l'étancheur est le seul corps d'état présent ont repris beaucoup plus facilement. Chez Slamm-Bergeroux par exemple, les premiers chantiers sur lesquels nous sommes intervenus concernaient des opérations d'entretien sur des bâtiments industriels ou tertiaires, inoccupés pendant le confinement.
Résultat, certaines entreprises affichaient un taux d'activité de 10 ou 15 % au début du mois de mai quand d'autres atteignaient presque les 50 %. Dans notre entreprise, nous sommes presque à 100 % aujourd'hui.
E.I. Sur le terrain, comment se déroulent concrètement ces reprises ?
F.B. Le respect des gestes barrières complique évidemment le transport, la vérification des EPI, les tâches à effectuer... Il faut également prendre en compte l'anxiété des salariés face au risque de contagion. Chez Slamm-Bergeroux, chaque semaine, nous refaisons une session de formation aux gestes barrières, nous avons réorganisé les horaires de travail pour diminuer les temps de pause notamment à midi. Nous avons installé des barrières en plexiglas et apposé des marquages au sol dans les bureaux, organisé des roulements pour les personnes dont les postes permettent le télétravail... L'ensemble ces paramètres a une incidence sur la productivité et la rentabilité des entreprises.