La végétalisation est une des solutions (c) Laurent Blossier
La végétalisation est une des solutions proposées par la toiture-terrasse pour la gestion des eaux pluviales.
Pour les collectivités, souvent confrontées à cette problématique, la gestion des eaux de pluie passe aussi par l'exploitation des toits-terrasses. Protection gravillons, structure nid d'abeilles, végétalisation… Ces ouvrages disposent des solutions techniques pour y répondre.

La gestion des eaux pluviales est confrontée à deux problématiques : faire face aux difficultés récurrentes d'engorgement des réseaux d'évacuation et répondre aux exigences européennes qui obligent à prendre en compte la protection des milieux récepteurs contre les risques de pollution. Contre les inondations, les solutions existent (déversoirs d'orage…). Pour lutter contre les potentielles dégradations environnementales, les collectivités jouent la carte de la gestion à la parcelle. Deux méthodes sont possibles : la limitation du débit de fuite par la retenue temporaire des eaux pluviales et l'abattement volumique qui supprime une partie du volume d'eau rejetée au réseau.

PROCÉDÉS TRADITIONNELS ET NON TRADITIONNELS

Pour répondre à ces enjeux, la toiture-terrasse est en bonne place. Ainsi, la protection d'étanchéité en gravillons, dont la capacité de stockage peut aller jusqu'à 80 l/m² en fonction de son épaisseur, constitue un bon moyen de stocker l'eau sur la toiture et de différer son rejet au réseau. Pour diminuer les quantités d'eau transitant dans le réseau et donc les volumes à traiter par les stations d'épuration, les industriels de l'étanchéité ont développé des systèmes spécifiques qui vont au-delà des performances de rétention des procédés traditionnels encadrés par le NF DTU 43.1. Ainsi, les systèmes ont la possibilité de s'enrichir d'une structure légère alvéolaire en nids d'abeille qui multiplie par trois les capacités de la toiture en la matière.

Autre solution : la végétalisation de toiture. Elle régule à la fois le débit de fuite et réduit les volumes d'eau rejetés. En effet, une partie des eaux de pluie est absorbée par le substrat et nourrit ainsi les plantes. Ces dernières la renvoient ensuite dans l'atmosphère par évapotranspiration. La part rejetée au réseau est donc notablement réduite. Le programme de recherche TVGEP, qui évalue le comportement hydrique de ces ouvrages dans le but d'élaborer un outil de modélisation, a démontré scientifiquement ces qualités, notamment lorsque le substrat est sec. En outre, plus il est épais, plus il est efficace en la matière.

ASSOCIATION DE PROCÉDÉS

Les techniques les plus abouties actuellement consistent à associer ces deux procédés (nid d'abeille et TTV) ou à mettre en œuvre des bacs précultivés intégrant une réserve d'eau équipée de mèches qui, par capillarité, font remonter l'eau dans le substrat et irriguent les plantes. Ces solutions permettraient même de tendre vers le zéro rejet : les études et analyses ont montré que les pics de pluie sont annulés et que le coefficient de ruissellement est réduit jusqu'à 90 % des précipitations. Outre leurs performances, ces procédés présentent également l'avantage de collecter l'eau au plus près de son point de chute.

Dans tous les cas les systèmes d'évacuation des eaux pluviales bénéficient d'un dimensionnement spécifique. Ces procédés sont également bridés grâce à un système de trop-plein.