Afin de réaliser une barrière à l’eau stable et continue de la partie immergée des bâtiments, des dispositions sont à respecter pour le gros œuvre et le cuvelage. Ce dernier comprend la structure résistante et les retours de la partie immergée du bâtiment et, le plus souvent, un revêtement de cuvelage.

1. Quel cuvelage en fonction du besoin ?

Les différents cuvelages sont définis dans le NF DTU 14.1 en fonction des restrictions de perméabilité à l’eau et l’air demandées :

Cuvelage à structure relativement étanche lorsqu’il est admis un léger passage d’eau défini par les valeurs suivantes :

Pour la structure résistante dans son ensemble :

- moyenne annuelle : 0,5 l/m²/jour ;

- moyenne hebdomadaire : 1,0 l/m²/jour.

Pour toute portion de structure résistante de 10 m² constituant un rectangle dont le rapport des côtés est compris entre 0,4 et 2,5, elle peut être centrée sur un joint (pour la paroi moulée). Moyenne hebdomadaire : 2 l/m²/jour.

Cuvelage avec revêtement d’imperméabilisation : il est mis en œuvre en intrados. Il est imperméable à l’eau liquide mais pas à la vapeur d’eau. Des taches d’humidité sont admises.

Cuvelage avec revêtement d’étanchéité : ce revêtement est mis en œuvre en extrados sur la structure résistante. Il reprend la pression de l’eau appliquée sur celle-ci. Il est étanche à l’eau liquide et à la vapeur. Le cuvelage avec revêtement d’étanchéité est obligatoire en cas de présence de locaux nobles.

Un guide de choix à la conception et à la mise en œuvre des différents types de cuvelage est présent en annexe C du NF DTU 14.1. Les critères peuvent être : la sensibilité à l’eau et à la vapeur des revêtements de sols rapportés, la ventilation complémentaire des locaux en exploitation et la possibilité d’inondation des locaux pour certaines crues.

2. Comment prendre en compte l’action de l’eau sur les parois ?

Il y a quatre niveaux d’eau à distinguer :

- le niveau quasi-permanent EB (basses eaux) correspondant à un niveau susceptible d’être dépassé pendant la moitié du temps de référence (50 ans) ;

- le niveau caractéristique EH (hautes eaux) qui correspond, en principe, au niveau de période de retour 50 ans ;

- le niveau accidentel EE qui correspond au niveau des plus hautes eaux connues et/ou prévisibles. Le risque éventuel de submersion et son incidence sur le niveau EE sont définis dans les DPM ;

- le niveau EI défini lorsque les locaux sont inondables qui correspond au fil d’eau des orifices d’inondation.

Les arases minimales de cuvelage et la longueur des retours sont définies en fonction de ces niveaux d’eau et de la protection recherchée selon le §3.3.3 du NF DTU 14.1. Le calcul de la structure en béton armé dépend de ces niveaux et du type de revêtement.

3. Quelles précautions lors de la mise hors d’eau avant application du revêtement d’imperméabilisation ou d’étanchéité ?

La première étape consiste à effectuer un rabattement de nappe jusqu’à ce que le revêtement ait acquis ses caractéristiques définitives.

Il existe deux méthodes de rabattement de nappe :

- le rabattement par pompage, à localiser de préférence à l’extérieur de l’emprise de l’ouvrage ;

-  le rabattement par « pointes filtrantes » dans l’emprise du cuvelage.

La seconde étape est l’assèchement du support car aucun revêtement ne doit être mis en œuvre sur un support ruisselant.

4. Quels sont les types de revêtements d’étanchéité et d’imperméabilisation utilisables ?

Dans le cas d’un revêtement d’étanchéité, il en existe deux types : les revêtements bicouches en feuilles de bitume modifié et les revêtements monocouches par membrane synthétique type PVC-P. Pour les revêtements bicouches en feuilles de bitume modifié, les ouvrages avec pieux ou micropieux ne sont pas visés. Pour les revêtements monocouches par membrane synthétique type PVC-P, seuls les pieux en compression sont admis. Les pieux en traction ou les micropieux ne sont pas visés.

Dans le cas d’un revêtement d’imperméabilisation, il en existe cinq principaux : le revêtement mince à base de mortier, le revêtement épais à base de mortier, le revêtement de minéralisation de surface, le système d’imperméabilisation liquide (SIL) et le revêtement mixte. Il existe aussi des revêtements d’étanchéité sous Avis Technique qui sont applicables pour des locaux nobles en intrados.

5. Quelles sont les recommandations d’entretien d’un cuvelage ?

Il est nécessaire que les ouvrages de cuvelages soient entretenus. Cet entretien est à la charge du maître d’ouvrage avec des visites périodiques au moins une fois par an. Ces visites sont, de préférence, effectuées lors des montées de nappe phréatique et suivies d’un rapport de visite. Les entretiens des trois types de cuvelages sont détaillés dans l’annexe E du NF DTU 14.1.

-  Dans le cas du revêtement d’étanchéité, celui-ci n’étant pas accessible, il ne nécessite pas d’entretien. Toutefois, il convient de vérifier, ente autres, la présence d’eau et l’état du relevé extérieur au-dessus du niveau des terres s’il existe.

- Dans le cas du revêtement d’imperméabilisation, l’entretien comporte par exemple l’examen général du revêtement en vérifiant son accessibilité, la vérification de la présence d’eau et la vérification du fonctionnement des réseaux et pompes de relevage.

- Dans le cas du cuvelage relativement étanche, il convient de vérifier la présence d’eau en cohérence avec le respect des débits présentés précédemment et le bon fonctionnement des avaloirs, cunettes périphériques et caniveaux. l