
Les procédés photovoltaïques mis en œuvre en toiture engendrent des descentes de charges ponctuelles sur les bacs pouvant leur être préjudiciables : pour les éviter, les industriels ont mis au point des procédés spécifiques. (MIN de Nantes, architecte : cabinet Erik Giudice)
On l’a vu, la conception des procédés d’étanchéité mis en œuvre sur élément porteur en tôles d’acier nervurées (TAN) s’est adaptée aux exigences thermiques, de perméabilité à l’air… Ces évolutions vont même faire l’objet de nouveaux documents de référence destinés à encadrer ces pratiques (révision du NF DTU 43.3 et futures Recommandations professionnelles sur leur isolation). Les étancheurs sont ici en première ligne.
Ils ne sont pas les seuls à subir des changements. Les fabricants de TAN ont aussi à faire face à des évolutions. Leur nature est en revanche un peu différente. En effet, « en matière d’étanchéité à l’air, nous avons principalement un rôle de conseil, explique Eric Fastrez, Responsable Développement Prescription chez ArcelorMittal Construction France. Par ailleurs, nous disposions déjà dans nos catalogues d’un panel de profils dont le dimensionnement permet de supporter de fortes épaisseurs d’isolant ».
Charges ponctuelles
«Tant que les charges sont uniformément réparties, les performances « classiques » mentionnées dans les fiches techniques sont déterminées et maîtrisées, ajoute Maxime Vienne, responsable technique et développement pour Bacacier. Là où ça se complique, c’est lorsque les bacs doivent faire face à des descentes de charges ponctuelles. » Or, ce cas de figure va être amené à se produire de plus en plus régulièrement : il s’agit là notamment de l’une des conséquences de la mise en œuvre de plots ou rails de fixation de panneaux photovoltaïques en toiture, dont le succès va croissant. « Ces charges ponctuelles dégradent les performances des bacs, précise Eric Fastrez. C’est pourquoi nous avons développé des profils spécifiques pour cet usage. Ils ont été testés et dimensionnés selon les protocoles du CSTB. Ils seront sous peu intégrés aux Avis techniques et Atex des procédés. » La même démarche a été réalisée chez Bacacier, avec l’obtention d’une Atex il y a trois ans et bientôt d’un Avis technique : « ces essais nous ont permis de déterminer qu’en fonction du système d’intégration photovoltaïque, les performances de nos bacs supports d’étanchéité peuvent être réduites de 3% à plus de 25% par rapport aux performances classiques », ajoute Maxime Vienne.
Chez les deux industriels, ces produits sont sur le marché depuis quelques mois, « en anticipation de la nouvelle loi Energie climat très récemment votée », rappellent-ils. Cette dernière impose depuis début novembre l’exploitation d’au moins 30 % des toits-terrasses des surfaces et des nouvelles constructions de locaux à usage industriel ou artisanal, d'entrepôts, de hangars non ouverts au public faisant l'objet d'une exploitation commerciale ainsi qu'aux nouveaux parcs de stationnement couverts accessibles au public de plus de 1 000 m² avec de la végétalisation ou du photovoltaïque. Or ces typologies d’ouvrage sont, dans leur grande majorité construites en acier et vont, logiquement, faire appel à ces solutions constructives pour répondre aux exigences légales.
Grande portée
Paradoxalement, la deuxième grande évolution pour les fabricants de profils, c’est le recours de plus en plus courant aux bacs à grande portée, alors même qu’ils sont peu compatibles avec les charges ponctuelles. Ces dernières, au contraire exigent généralement des pannes rapprochées. « La raison de ce développement est avant tout économique. On les retrouve surtout sur les bâtiments logistiques aux faibles contraintes thermiques avec une structure en béton qui permet des travées de 6 m. La baisse des coûts se matérialise notamment au niveau du dimensionnement de la charpente », explique Eric Fastrez. Le bac en lui-même, en revanche, est plus cher car afin de conserver sa performance, il présente des nervures plus hautes que les produits classiques de portée de 3 m. « Il est donc plus lourd, justifie Maxime Vienne. Le choix du procédé relève donc d’un équilibre entre résistance, poids, usage. »
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