img une 820 x 400.png (c) Elizabeth Rossolin
Le centre thermal est localisé au milieu d'un panorama de montagnes mais la conception de l'ouvrage n'a pas eu besoin d'intégrer les exigences relatives au climat d'altitude.
Terrain en longueur, environnement naturel, exigences sismiques importantes, gestion des eaux pluviales, forte hygrométrie des locaux… Les toitures-terrasses de la nouvelle station thermale provençale ont su répondre à l'ensemble de ces spécificités.

Seule station thermale de la Côte d'Azur, le centre de Berthemont-les-Bains (06) bénéficie d'une situation exceptionnelle. En service depuis deux ans, sa construction aura nécessité 16 mois de travaux, d'avril 2014 à juillet 2015.

Au cœur du Pays Vésubien et aux portes du Parc National du Mercantour, il s'insère dans un environnement très naturel, au milieu des montagnes. Une configuration qui a eu plusieurs conséquences sur la conception de l'ouvrage tant en termes esthétique que technique. « Le projet devait à la fois s'intégrer dans ce panorama exceptionnel tout en s'adaptant à un terrain contraint, tout en longueur et en pente », explique André Ariotti, architecte au sein de l'agence Coste Architectures, son maître d'œuvre. Il devait en outre être dimensionné pour répondre à des exigences sismiques strictes et supporter d'éventuelles surcharges de neige. « Implanté à 960 m d'altitude, il est à la limite du climat de montagne. Nous avons validé avec le bureau de contrôle que les préconisations du NF DTU 43.1 spécifiques au climat de plaine s'appliquaient pour ce chantier », précise José de Oliveira, directeur de l'agence PACA de l'entreprise SNA, en charge du lot étanchéité. Dernière contrainte de conception : « la maîtrise d'ouvrage exigeait la mise en place de dispositifs d'optimisation de la gestion des eaux pluviales », rappelle l'architecte.

BÉTON ET ACIER

L'idée de départ était de réaliser l'ensemble du projet en béton. Les calculs sismiques imposaient des dimensionnements trop importants par rapport à la configuration du site et le recours à ce matériau en structure n'a pas pu être généralisé. C'est donc une charpente en bois avec élément porteur de toiture-terrasse en bacs acier qui constitue la halle bassin. Elle est désolidarisée du reste de l'ouvrage. Pour faire le lien entre les deux, les toitures-terrasses de l'ensemble ont, en grande partie, été végétalisées.

1 500 m² de tapis de sedum ont ainsi été mis en œuvre (755 + 640 m²). « Ils nous permettent également d'intégrer l'ensemble dans son environnement et de retenir une partie des eaux pluviales avant leur retour dans les rivières naturelles alentour », souligne André Ariotti.

SYSTÈME SANS FIXATION

Sur élément porteur en béton, le complexe d'étanchéité mis en œuvre est composé d'un pare-vapeur, d'un isolant en polyuréthane de 160 mm d'épaisseur et d'un procédé bicouche bitumineux traité anti-racine. La végétalisation comprend 7 cm de substrat support d'un tapis précultivé de sedum.

La toiture-terrasse de la halle bassin intégrait quant à elle une contrainte supplémentaire due à la destination de l'ouvrage. La présence de piscines fait entrer le bâtiment dans la catégorie des ouvrages à très forte hygrométrie, exposant la toiture et son complexe d'étanchéité au phénomène de condensation. Pour éviter ses conséquences (humidité dans l'isolant, gouttes d'eau en sous-face de toiture, dégradation des supports…) et un vieillissement prématuré de l'ouvrage, un système spécifique sans fixation a été mis en œuvre : sur le bac acier est rapporté un pare-vapeur auto-adhésif sur lequel est collé l'isolant en laine de roche de 32 cm d'épaisseur posé en deux lits. « Nous avons privilégié ce procédé pour des raisons de coût et de performance thermique de l'isolant », justifie André Ariotti. L'étanchéité bicouche bitumineuse traitée anti-racine est protégée par les mêmes tapis de sedum que sur le bâtiment adjacent.

Entre les deux, 660 m² de terrasses gravillonnées sur élément porteur en béton accueillent quelques panneaux photovoltaïques. Le complexe d'étanchéité est ici composé d'un pare-vapeur, de 160 mm d'épaisseur d'isolant en laine de roche et d'un procédé bicouche bitumineux. Un choix que l'architecte explique : « Contrairement aux autres terrasses, celle-ci n'est visible ni des alentours ni du reste du site. »

                                                                                                                                                                 

Les intervenants

Maître d'ouvrage : Syndicat mixte pour le développement de la vallée de la Vésubie et du Valdeblore

Maître d'œuvre : Coste Architectures Montpellier

Entreprise d'étanchéité : SNA

Les produits

Système sur bac acier : Procédé Nofix avec pare-vapeur Sopravap Stick Alu S16 (Soprema), isolant laine de roche Rockacier C Nu (Rockwool)

Système sur bétonPare-vapeur Elastophène Flam 25 (Soprema)

Etanchéité sous végétalisation : Elastophène Flam 70/25 et Sopralène Flam jardin (Soprema)

Etanchéité sous gravillons : Elastophène Flam 25 et Elastophène 180/25 (Soprema)

Végétalisation : Toundra (Sopranature)

                                                                                                                                                                  

Des acrotères d'un mètre de haut

Mesurant un mètre de haut, les acrotères des toitures végétalisées permettent de gérer les risques de fort enneigement et de jouer le rôle de garde-corps. « Ils ont été volontairement surdimensionnés pour remplir cette double fonction », précise l’architecte.