Afin de garantir la pérennité des systèmes d’étanchéité mis en œuvre sur les toitures-terrasses des nouvelles gares du téléphérique reliant Orelle à la Cime Caron, des dispositions constructives spécifiques ont été intégrées. Avec, en premier lieu, une membrane résistante au climat de montagne et une densité de fixations élevée.

Étanchéité synthétique en climat de haute montagne

Depuis quelques semaines, au cœur du domaine des Trois Vallées (73), le village d’Orelle, situé à 850 m d’altitude et la Cime Caron, qui culmine à 3 200 m sont reliés par une nouvelle ligne de télécabines. De ce sommet, skieurs et promeneurs peuvent ensuite passer sur l’autre versant de la montagne via un second téléphérique et rejoindre Val Thorens, le tout en gardant les pieds secs. Deux fois vingt minutes de trajet avec, tout en haut, une vue à 360 ° sur les Alpes. « Cette liaison enrichit indéniablement l’offre touristique d’Orelle et des Trois Vallées, hiver comme été », souligne la commune d’Orelle sur son site Internet.

Baptisée Orelle-Cime Caron, elle comprend trois nouvelles gares : celle de départ (Orelle, 850 m), une intermédiaire (Plan Bouchet, 2 500 m) et une d’arrivée (Cime Caron, 3 200 m). En raison de l’altitude, les deux dernières relèvent du climat de montagne et étaient donc soumises à des préconisations constructives particulières. Ce fut notamment le cas des procédés d’étanchéité, mis en œuvre par l’entreprise Tissot Étanchéité.

Intervention saisonnière

« Nous avons réalisé ces travaux en deux phases, notamment en raison des contraintes météorologiques », explique Quentin Pyllioen, conducteur de travaux. Impossible en effet d’intervenir à plus de 3 000 m d’altitude en plein hiver… Les mois de septembre et octobre 2020 ont été consacrés respectivement aux stations d’arrivée et de départ, tandis que la gare intermédiaire a été réalisée en juillet 2021.

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(c) Sika
Les matériaux ont été acheminés sur site par 4X4.

Deux types de procédé d’étanchéité, définis en fonction de leur environnement, ont été mis en œuvre. Un bâtiment est considéré comme soumis à un climat de montagne quand l’accès au bâtiment est situé à une altitude supérieure à 900 m. « Le village étant localisé en fond de vallée, ce n’était pas le cas à Orelle. Le système relève donc du NF DTU 43.3, avec un élément porteur en bacs acier posé sur une charpente métallique, un isolant en laine de roche de 40 mm d’épaisseur, support d’une étanchéité synthétique fixée mécaniquement. »

Neige et vent

En revanche, les deux autres gares étaient directement concernées. Écarts journaliers des températures de surface, charges localisées ou réparties, érosion et arrachements provoqués par la neige ou la glace… font partie des sollicitations auxquelles sont soumises les toitures-terrasses situées en altitude. Des dispositions constructives particulières doivent impérativement être suivies pour éviter tout désordre dû à un défaut d’étanchéité. Ainsi, les surcharges apportées par l’accumulation de neige sont intégrées aux calculs de dimensionnement de la structure. Le système d’étanchéité doit, quant à lui, être capable de résister non seulement aux très basses températures mais aussi, et surtout, aux effets de vent potentiellement violents et donc au risque d’arrachement. « Nous avons été accompagnés par le fabricant de membranes qui a réalisé les notes de calcul pour déterminer l’épaisseur (2 mm) et la largeur des rouleaux d’étanchéité ainsi que la densité de fixations nécessaire à la bonne tenue du complexe. » Ainsi, sur les 1 100 m² de toiture de la gare intermédiaire avec élément porteur bois, la largeur standard des membranes (1 m) convenait, sous réserve de la mise en œuvre d’un point de fixation mécanique tous les 18 cm dans le recouvrement des lès. Le même calepinage a été appliqué aux 560 m² de toiture de la station d’arrivée si ce n’est que la largeur des rouleaux n’a pas pu dépasser les 50 cm. Un géotextile les désolidarise de l’élément porteur.

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(c) Sika
La membrane d’étanchéité synthétique et sa mise en œuvre ont respecté différents critères pour être admissibles sous climat de montagne.

4X4

Sur le terrain, les compagnons ont dû s’adapter à des conditions de travail… originales. « Les gares en montagne n’étaient accessibles que par 4X4 », rappelle Quentin Pyllioen. Équipés de bennes, ils étaient remplis au fur et à mesure de l’avancement du chantier avant de gravir les pistes.

Les intervenants

Maître d’ouvrage : Société des transports téléphériques d’Orelle (STOR)

Maître d’œuvre : HV Conseil

Entreprise d’étanchéité : Tissot étanchéité (groupe Face)

Les produits

Membrane d’étanchéité synthétique : Sarnafil TS 77 (Sika)

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