Suite et fin de notre tour de France des entreprises d'étanchéité pour faire le point sur leur situation région par région. Dernière étape, à Les Mées (04) au nord d'Aix-en-Provence avec Clément Dubois, président de la Chambre régional de l'étanchéité (CSRE) PACA, dirigeant de l'entreprise Dubois Etanchéité.

Etanchéité.Info La reprise des chantiers d'étanchéité est-elle effective dans la région PACA ?

Clément Dubois Oui, toutes les entreprises sont à près de 100 % d'activité mais le rythme de reprise n'a pas été partout pareil. La pénurie de masques était générale au début de la crise mais la problématique est résolue depuis quelques semaines. Les différences se retrouvent surtout au niveau des différents types de chantiers. Certains ne se sont jamais vraiment arrêtés, notamment les petits marchés privés qui ont pu se poursuivre avec des équipes restreintes. Ce fut le cas dans des copropriétés par exemple. Mais la majorité des entreprises n'ont rouvert que depuis trois semaines. Chez nous, l’entreprise Dubois Etanchéité a redémarré son activité le 14 avril. 

E.I. Quels sont les types de chantiers pour lesquels la reprise est la plus compliquée ?

C.D. Les plus réfractaires restent les marchés publics. Les réouvertures commencent tout juste pour certains et il reste généralement encore beaucoup d'étapes à régler pour la mise en place des mesures de sécurité. Ce sont en effet les sites sur lesquels la coactivité est fréquente. Or, il s'agit là des organisations les plus difficiles à gérer en matière de respect des gestes barrières. 

E.I. Quelles sont les relations avec les maîtres d'ouvrage ?

C.D. Cela dépend. Il y a d'abord eu des promoteurs qui nous ont reproché l'arrêt des travaux au début de la crise, sans pour autant faire d'effort de leurs côtés, notamment en termes de délais de paiement. Est ensuite apparue la question des surcoûts liés à la mise en place des protocoles de sécurité sanitaire et de leur prise en charge. Si certains maîtres d'ouvrage notamment publics n'hésitent pas à les prendre tout ou partie en charge, c'est loin d'être une généralité. De plus, à chaque redémarrage de chantier il faut que les plannings initiaux soient actualisés avec l'intégration des décalages induits par le confinement. Là encore, c'est loin d'être toujours le cas...C'est pourquoi, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, nous avons, avec la FFB 04 et en lien avec des bailleurs sociaux et des communautés de communes, rédigé une charte afin de régler en amont cette problématique de coactivité sur les chantiers et de prise en charge des couts supplémentaires. Le document précise par exemple qu'en cas d'allongement des délais du chantier, ce n'est pas à l'entreprise d'en assumer seule le coût. 

E.I. Et en interne, comment ça se passe ?

C.D. Le respect des mesures d'hygiène est bien vécu car finalement, ça avait été un peu oublié. Par exemple, la présence de savon dans les camions ou les arrivées en décalé des collaborateurs qui évitent les rushs matinaux font gagner en sérénité. Il y a aussi du bon qui ressort de cette crise.