Le groupe Xerfi, qui réalise des études économiques sectorielles, a publié une analyse des solutions et stratégies pour améliorer la durabilité de la filière. Ces auteurs soulignent qu'elle ne pourra être atteinte sans l'implication des promoteurs et des industriels.

"Le chemin vers la neutralité carbone dans la construction ne sera ni graduel, ni linéaire d'ici 2030", souligne Xerfi. En cause, les difficultés conjoncturelles et notamment l'accès à certains matériaux bas-carbone (bois, béton bas carbone…) qui risquent de renchérir le prix du mètre carré dans le neuf. De plus, "la trajectoire vers le bâtiment zéro carbone repose sur des solutions technologiques comme le captage de CO2 qui ne sont à l'heure actuelle qu'au stade des expérimentations". 

Xerfi envisage trois leviers pour se rapprocher des objectifs. Tout d'abord, les méthodes de conception des bâtiments et des infrastructures devront être repensées, notamment par le recours à des matériaux sobres (sachant qu'aujourd'hui les matériaux et les équipements intégrés représentent, d'après Xerfi, deux-tiers du bilan carbone d'un ouvrage neuf) et à des structures plus compacts et réversibles. Vient ensuite l'industrialisation des procédés de construction pour optimiser les quantités de matériaux utilisées. 

L'implication des promoteurs, sur qui repose le choix du mode de construction et des objectifs de performance, et des fabricants de matériaux, dont l'effort pour réduire l'empreinte carbone de leurs produits est essentiel, est devenue une condition sine qua non pour progresser. Le soutien de start up développant des solutions à fort potentiel permettrait également d'avancer dans la bonne direction.